Le malheur des uns fait le bonheur des autres dit-on. La pénurie du gaz à N’Djamena fait d’une part baver les ménages et d’autre part crée de business aux profito-situationnistes. Nous sommes à la rencontre de celui où cette situation profite quasiment bien.  

REPORTAGE – Le soleil est au zénith. Tog-masra vient d’enregistrer son cinquième client de la journée. « Il faut payer trois mille francs CFA, deux mille pour l’échange et mille francs pour la commission », lance-t-il à une cliente. Aussitôt la facture réglée, il prend la bouteille de gaz vide et la dépose aux côtés des autres. Toutes rangées en face de sa caisse à outil.

La trentaine est réparateur des motos et des vélos. Quotidiennement, il s’installe là, de 7 heures du matin au coucher du soleil. Coïncidence ou chance, Tog-masra a juste son atelier en face de ce point d’échange populaire du troisième arrondissement de N’Djamena. Il a commencé ce service commercial suite à une demande de sa voisine. Elle lui a confié sa bouteille étant donné qu’il est en face de la station. Depuis ce jour, il a saisi son emplacement stratégique pour en faire un business. Une affaire qui lui profite bien à l’annexe de la réparation des engins.  Par chance de la circonstance, il pourra échanger plus d’une dizaine de bouteilles à l’intervalle de deux jours.

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Aujourd’hui, le camion d’échange n’est pas encore venu. L’homme commence à s’impatienter. « Souvent à cette heure, le camion d’échange est là » laisse-t-il entendre. Les agents de la sécurité de la station lui renseignent que le convoi sera sur les lieux vers 20 heures. Avec ces hommes, Tog-masra noue une bonne complicité. Ils lui facilitent l’échange de ses bonbonnes.  

À côté de l’atelier de Tog-masra, une interminable file de personnes est formée. Tous attendent l’arrivée du camion d’échange.

Soudain, une passante a invité une jeune femme dans le rang à confier sa bouteille à Tog-masra.  « Il va s’occuper de tout à ta place pour un mille franc. Tu n’auras pas à rester sous cette chaleur ». La jeune femme obéit au conseil prodigué.  Tog-masra est à sa sixième bouteille de gaz vide. Au début, il a opposé un refus tout en informant sa nouvelle cliente qu’il lui remettra la bonbonne pleine aussitôt possible sans donner une date fixe.

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En attendant que cette pénurie qui perdure depuis un mois soit résolue, le business de Tog-masra continue à prospérer mieux que son petit atelier.