Les autorités tchadiennes n’ont pas lésiné sur les moyens pour assurer l’essor du pays. Ils ont créé des industries agro-alimentaires pour booster l’économie nationale. Mais très vite,  ces industries ont connu des difficultés de tout genre.

Après l’accession du Tchad à l’indépendance, les nouvelles autorités qui veulent s’émanciper de la   Métropole ont travaillé pour le développement du pays. Elles vont focaliser leur attention sur les deux mamelles de l’économie nationale : l’agriculture et l’élevage. Ensuite, elles ont décidé de diversifier l’économie en créant en cascade des  industries agro-alimentaires. Il s’agit des Brasseries du Logone (BDT), de la Manufacture des cigarettes du Tchad (MCT), les Grands Moulins du Tchad  (GMT), la société nationale de production animale (SONAPA), l’huilerie savonnerie, de la Société Industrielle de la Viande au Tchad (SIVIT), la Société Textile du Tchad (STT) , la Cyclotchad,  la Coopérative des transporteurs Tchadiens (CTT), des Abattoirs Frigorifiques , la Société Nationale de Commercialisation du Tchad (SONACOT).

Mais pendant la période coloniale, il y a eu le Coton franc qui  a été créé pour la culture du Coton et ensuite , elle est devenue la Société Cotonnière du Tchad   (COTONTCHAD, SN) et les sociétés de la Métropole appelées la NSKN (Société nationale de Kouili Niary )  et la SCOA ( Société de commercialisation de l’Afrique de l’Ouest) . 

Toutes ces sociétés devraient permettre au pays d’amorcer son décollage économique.  Hélas ! Le pays a connu très tôt une instabilité qui ne lui a pas permis de réaliser des performances économiques. Il faut rappeler que le taux de croissance a drastiquement baissé  et se situe autour de 1,06%. Le niveau du Produit Intérieur Brut  (PIB) par habitant passe de près de 550 Dollars pour s’établir à 453 dollars en 1975, ce qui correspond selon les économistes à  une baisse absolue  de 87 dollars.

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Après le renversement du régime du Président Ngarta Tombalbaye  en 1975, l’économie a continué de battre de l’aile parce qu’une partie du pays est perturbée par des actions des mouvements armés qui écument certaines  zones. Le Tchad a enregistré de mauvaises performances économiques parce que les éléments du FROLINAT (Front de Libération Nationale du Tchad) faisaient rage  et cela ne permettaient pas au pays d’évoluer sur le plan économique.

Il faut souligner que les événements douloureux de 1979 sont venus enfoncer le clou et ont contribué à l’effondrement de l’Etat Tchadien et de l’appareil productif. Pendant cette période très difficile, les infrastructures de base ont subi d’importants dégâts. Ce qui a eu des répercussions négatives sur la vie économique du pays. Toute une kyrielle  d’entreprises industrielles et commerciales ont dû ralentir leurs activités  privant ainsi l’Etat de ses recettes traditionnelles. Ce qui a obligé l’Etat à tendre la main vers la communauté internationale. Durant cette conjoncture, la croissance tourne autour 4,3% en moyenne annuelle. Il faut ajouter à cela la chute brutale du prix de coton sur le marché mondial.

L’arrivée au pouvoir le 07 juin 1982 du Président Hissein Habré a permis de relancer l’économie avec la tenue de la table-ronde des partenaires au développement du Tchad en 1985 à Genève. Après cette rencontre, les bailleurs de fonds à travers le PNUD ont octroyé des fonds au Tchad pour lui permettre d’asseoir son économie exsangue.  La Cotontchad, l’un des fleurons de l’économie nationale qui faisait vivre plusieurs milliers de personnes a traversé une période très difficile. Elle représente plus de 30% des recettes budgétaires, estime un économiste qui connaît bien les arcanes de cette société.

Selon certains économistes, la dévaluation du francs CFA de 1994  a permis au pays de renouer avec la croissance  après la chute de l’activité économique des années 1990.

L’exploitation du pétrole de Doba a permis d’engranger des recettes  et des dépenses publiques. Ces recettes ont permis de construire certaines infrastructures routières, sanitaires et éducatives. Mais, il serait judicieux que les plus hautes autorités du pays diversifient l’économie. Ce qui peut permettre d’amortir certains chocs constatés lors de la chute du prix du brut sur le marché mondial. Il faut redonner à l’agriculture et à l’élevage la place qui est la leur dans l’économie nationale. C’est à ce prix que le Tchad pourra parler d’une certaine embellie économique.