Aujourd’hui 25 mai est célébré la journée de l’Afrique. A cette occasion le Président de la République du Tchad, Président en exercice de l’union africaine a fait une déclaration. Déclaration dans laquelle Idriss Deby Itno a indiqué que l’Afrique est aujourd’hui à la croisée des chemins et elle est condamnée à s’imposer dans la nouvelle configuration de la géopolitique mondiale.

Son discours :

Chers Sœurs et Frères du Continent  et de la Diaspora ;
Chers Amis et Partenaires de l’Afrique.

Il y a exactement 53 ans, jour pour jour, l’Organisation de l’Unité Africaine était portée sur les fonts baptismaux. Comme il est de tradition,  le continent célèbre ce 25 mai la Journée de l’Afrique.

La commémoration de cette journée, qui aune forte charge symbolique est un devoir de mémoire. Les générations actuelles rendent des hommages mérités aux Pères Fondateurs qui se sont battus pour l’autodétermination et la liberté  du continent.

Le flambeau de l’indépendance, de l’unité et de la solidarité qui a été allumé continue à briller. L’Union Africaine, fière héritière de l’Organisation de l’Unité Africaine, poursuit sans relâche, cette noble bataille pour  une Afrique plus unie, solidaire  et résolument  engagée sur la voie de son émergence.

Chers Sœurs et Frères du Continent,
L’Afrique est aujourd’hui à la croisée des chemins et elle est condamnée à s’imposer dans la nouvelle configuration de la géopolitique mondiale. Ce pari est possible surtout que le continent à les potentialités et les atouts nécessaires. Le premier et principal atout, c’est bien entendu le capital humain qui est constitué majoritairement des  jeunes.

Cette ambition légitime de jouer toute notre partition dans la gouvernance mondiale justifie l’adoption de « l’Agenda 2063 » par les dirigeants africains. Cet agenda traduit un idéal de progrès car il est à la fois une vision et un plan d’action.  Il est  question de construire une Afrique  nouvelle, prospère, unie, forte et solidaire qui repose sur des valeurs essentielles de paix, de sécurité et de stabilité.

Nous devons, à tout prix, bâtir un continent  libre, souverain, maitre de son destin et débarrassé des vestiges de l’esclavage et de la colonisation. De même, nous sommes convaincus qu’une monnaie  unique est absolument nécessaire pour l’Afrique car  il  s’agit d’un impératif économique et  social.

Chers Sœurs et Frères du Continent,

Dans  le sillage de l’Agenda 2063, un certain nombre de projets et programmes phares qui s’inscrivent dans la dynamique de la renaissance africaine sont  prévus.

Au nombre de ces programmes, il y a le premier plan décennal 2015-2025 qui  privilégie le développement des infrastructures, des routes, des chemins de fer,  de l’agriculture, de l’énergie et la stratégie des matières premières.

Il y a aussi le projet de lancement de la Zone de libre-échange continental à l’horizon 2017 et l’amélioration du climat d’affaires pour promouvoir les investissements, garantir  le plein emploi  des jeunes et éradiquer  la pauvreté.

Chers Sœurs et Frères  du Continent,
L’Agenda 2063 qui traduit notre espoir en l’avenir, est à l’évidence, un engagement et un sacerdoce.

Sa concrétisation interpelle non seulement les dirigeants africains mais l’ensemble des peuples du continent.

La  commémoration de cette 53ÈME Journée de l’Afrique m’offre l’occasion d’inviter les populations du continent et surtout les jeunes et les femmes  à prendre la vraie mesure de leur responsabilité historique dans cette phase décisive  de la vie de l’Afrique.

Chacun de nous doit se sentir acteur de ce programme salvateur de développement, de prospérité et de paix.

J’invite les sœurs et frères du continent et de la diaspora à une révolution des mentalités et à un sursaut d’orgueil afin d’assurer la grandeur et la fierté de ce continent, berceau de l’humanité.

Les défis majeurs auxquels fait face l’Afrique doivent être nos préoccupations de premier ordre. La menace terroriste qui compromet la  sécurité et le développement doit focaliser toute notre attention et mobiliser toutes nos forces.

Je me réjouis des résultats significatifs des actions qui sont enclenchées par nos Etats pour mettre hors d’état de nuire les mouvements terroristes.  Cependant, le spectre de la menace terroriste  est réel et plane toujours.

C’est pourquoi, nous devons redoubler de courage et d’effort et faire montre de  plus  d’engagement  et de détermination  pour éradiquer ce mal absolu.

De même,  nous devons nous investir  davantage dans la prévention et la résolution des crises  et  conflits qui créent  tant de préjudices à notre continent.

Le Conseil de Paix et Sécurité de l’Union Africaine doit mettre les bouchées doubles pour être à la hauteur  de sa mission qui est sacrée.

Chers Sœurs et Frères du Continent,

Il est important de rappeler que l’Union Africaine a consacré l’année 2016, « Année des Droits de l’Homme et des Peuples, avec un accent particulier sur les Droits de la Femme ».

Ce thème met en relief le rôle central des droits humains en général, et les droits des femmes en particulier dans la réalisation de la vision d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, représentant une force dynamique sur la scène mondiale.

La Renaissance africaine appelée de tous nos vœux sera une simple vue de l’esprit sans la participation effective, active et dynamique des femmes. C’est à juste titre que des programmes spécifiques  visant l’autonomisation des femmes et des jeunes, l’égalité des genres et  le respect des droits de l’homme  sont mis en évidence dans l’Agenda 2063.

Tous nos Etats doivent créer les conditions nécessaires pour assurer le développement du plein potentiel productif des femmes .Les femmes et les jeunes qui incarnent, à merveille,  l’espoir de l’Afrique doivent être au centre de toutes nos priorités.

Je souhaite à mes sœurs et frères du continent et de la diaspora  une bonne Fête de l’Afrique. Que Dieu bénisse notre continent.

Vive l’Afrique.
Vive l’Union Africaine.