Parlement – Le 5 octobre courant, les 93 membres du Conseil national de transition, le parlement de transition, seront installés. Parmi eux, qui sera élu à sa tête ? Voici ceux pressentis pour succéder à Dr Haroun Kabadi.

93 personnes sont décrétées membres du parlement tchadien de transition. Un acte qu’a pris le président du Conseil militaire de transition, le général Mahamat Idriss Deby, le vendredi 24 septembre. Depuis la publication de cette liste, les Tchadiens s’interrogent sur celui qui sera le président du CNT.

Des voix s’accordent à dire que le président de l’Assemblée nationale dissoute puis rétablie par les militaires lors de leur prise de pouvoir est grand favori à sa propre succession.  « Dr Haroun Kabadi veut garder son fauteuil », commentent certains observateurs de la scène politique tchadienne. Selon des N’Djamenois, le Mouvement patriotique du salut (MPS), l’ex-parti au pouvoir, veut garder la main sur le CNT, cet organe stratégique au cœur de la transition.

Pour ce faire, il faut un fidèle parmi les fidèles du parti et Haroun Kabadi semble l’être aux yeux de beaucoup.  D’abord, à la suite de la mort du président Idriss Deby Itno, ce dernier a refusé de prendre le pouvoir, le laissant aux militaires. Dans la foulée, il a été désigné secrétaire général du Mouvement patriotique du salut (MPS) en l’absence de son prédécesseur, Mahamat Zen Bada. De plus, ces années passées comme patron de l’Assemblée nationale lui ont permis de maitriser les rouages de l’institution.  

Mais Haroun Kabadi peut bien céder le siège à son filleul, Ali Kolotou Tchaimi.  Toujours dans l’ombre, le président du groupe parlementaire du MPS serait son remplaçant idéal, affirment certains indiscrétions. Plus de dix ans à l’hémicycle, le natif du Bar El-Gazel aurait beaucoup appris sous les ailes de son mentor. Par contre, dans les couloirs du palais de Gassi, ils se dit plutôt qu’Ali Kolotou Tchaimi est pressenti comme le nouveau vice-président du CNT en l’absence de Moussa Kadam, non retenu sur la liste de 93 personnes.

Si les rumeurs persistent sur ces deux, Delwa Kassiré Coumakoye,  n’est pas à exclure de cette course.  L’ancien Premier ministre pourrait se voir propulser à la tête du Conseil national de transition. Il est le doyen d’âge du CNT et avait déjà présidé le Forum national inclusif qui avait accouché la Constitution de la quatrième République. Fort de ces expériences, celui qu’on surnomme « Kascou »  pourrait espérer être le numéro 1 du fait qu’il est jugé très proche de l’ancien parti au pouvoir.

L’ancien chef de file de l’opposition, Romadoumngar Felix, pourrait jouer les trouble-fêtes. Mais, beaucoup estiment qu’il a une chance minime dans cette guerre de positionnement. Ça serait aussi le cas de Ngarlejy Yoronagr. Ce vétéran de la politique est la surprise de cette équipe.  Personne ne l’a vu venir. Presqu’à la retraite politique, l’opposant farouche de Deby père est aussi un bon candidat au poste.  Mais, ce dernier est jugé souvent inflexible et intransigeant sur ses prises de position. Des caractères qui pourraient réduire ses chances.

Quelques femmes se positionnent aussi 

En plus de ces cinq hommes, trois femmes peuvent aussi prétendre diriger le conseil national de transition. Il y a d’abord Aymadji Opportune. Députée de la législature sortante, elle est une militante du Mouvement patriotique du salut (MPS).

Ensuite, il y a Amina Tidjani, présidente de l’ONG Voix de la Femme. Elles est très présente au terrain dans la lutte contre les violences faites aux femmes mais aussi dans la scolarisation des filles.

Amsadéné Maïdé Hangatta peut aussi prétendre au perchoir du CNT. Ancienne Directrice générale adjointe de l’Autorité de l’aviation civile (ADAC), elle est une jeune mais engagée militante du MPS.