Professeur Paul Batibonak, directeur de recherche, diplomate et consultant, a fait une leçon inaugurale à l’atelier technique de suivi et évaluation des recommandations et résolutions du dialogue national inclusif et souverain. C’était ce 31 mars pour situer l’importance du suivi et évaluation des recommandations et résolution organisé par le Haut comité de pilotage.

“Le symbole du suivi et évaluation est la boussole. Il faut savoir où on va“, a indiqué d’emblée Pr Paul Batibonak. Pour ce faire, dit le consultant, le Haut comité de pilotage (HCP) se doit de situer le contexte dans lequel le travail doit être fait. Sinon “Si vous n’avez pas compris le contexte dans lequel vous voulez faire le suivi, votre suivi ne va mener à rien“, a-t-il estimé.

Selon lui, le peuple tchadien veut la refondation de l’Etat. Sur ce, il faut que le Tchadien comprenne qu’il doit se réinventer. Raison pour laquelle Pr Paul pense qu’il y a eu beaucoup de perturbations que la nation tchadienne doit édifier. “Que les Tchadiens aient a l’esprit le consentement de vivre avec l’autre pour construire un nouveau futur pour le Tchad. L’avenir et le devenir interpellent chaque Tchadien”, a-t-il mentionné.

Afin de pouvoir arriver au bout des attentes des Tchadiens en ce qui concerne la renaissance de ce pays, il affirme que “ce n’est pas un processus facile mais c’est un contexte qui demande à se remettre en cause. J’insiste sur le fait que le peuple tchadien a une responsabilité historique mais aussi une chance historique.

Le temps accordé pour ce travail de suivi et évaluation est insuffisant mais que rien ne soit négligé, suggère-t-il. “Tout ce qui a été demandé doit être vu et le temps pour faire tout cela n’est pas suffisant donc il faut faire en sorte que rien ne soit négligé. Mais qu’on commence par les plus urgents.”

C’est aussi l’occasion pour lui de situer la responsabilité du Haut comité de pilotage. Pour lui, “le haut comité de pilotage a la responsabilité d’analyser tout cela parce que la mise en œuvre a commencé. Donc entre le point de départ à mi-parcours à l’échéance , on s’arrête pour regarder mais comme le suivi demande la continuité, c’est régulièrement qu’on doit voir ce qui est en train d’être fait “.

Il réitère une fois de plus la nécessité à impliquer le peuple tchadien dans ce processus en ce sens que “le suivi et évaluation de la mise en œuvre de ses recommandations a été conçu par le DNIS de telle sorte que la population tchadienne soit mobilisée.”

Pour finir, “je pense que le gouvernement de transition et le HCP, sont sur la bonne voie. Mais pour nous qui avons ce regard détaché, le plus important c’est de dire que l’analyse qui a été faite du chemin parcouru montre qu’il y a des besoins de se rappeler toujours que les résolutions et recommandations du DNIS ne sont pas exécutoires et deuxièmement que les délais obligent les acteurs de la transition à reconsidérer un certain nombre de choses pour faire en sorte que le peuple ne s’embrouille pas sur ce qui a été recommandé, ce qui a été mis en œuvre et sur ce qui reste à faire“.