La mutilation génitale, une pratique traditionnelle détestable, est toujours pratiquée dans plusieurs régions du pays. Nous avons choisi de vous raconter aujourd’hui l’histoire de Dame Lucie et celle de sa fille. Une histoire similaire à celle de nombreuses familles tchadiennes, déchirées par les travers de nos traditions que ni la loi de la république ni le bon sens n’arrivent à éradiquer.

Dame B. Lucie, de tempérament calme, a supporté en silence les pressions qui pesaient sur elle depuis trois ans au sujet de Trinité, sa fille de 10 ans. En effet, il y a de cela trois ans, la tante maternelle du père de Trinité, résidant à Moundou, dans la province du Logone Occidentale, ne cessait de revendiquer que la jeune fille passe ses vacances chez elle. Elle avait secrètement parlé de son intention de faire exciser Trinité à son neveu, mais comme celui-ci ne partageait pas cet avis, il est venu alerter la maman de Trinité sur le projet macabre qui se cachait derrière cette revendication. Pour éviter les discordes familiales et empêcher que ce projet aboutisse, Dame B. Lucie a décidé de quitter le pays avec ses enfants. Malgré l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF) par la législation tchadienne, nous déplorons qu’au Tchad, certaines personnes se cachent, tapis dans l’ombre, au nom de la tradition, pour se livrer à ces pratiques.