Une marche pacifique des étudiants de l’Université de Toukra, à une vingtaine de kilomètres au sud de la capitale tchadienne, prévue hier mercredi, a été interdite par le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration.

Dès les premières heures de la journée, les éléments du Groupement mobile d’intervention de la police (GMIP, l’unité d’élite) ont été déployés aux points stratégiques de N’Djaména, la capitale.

La section locale de l’Union nationale des étudiants tchadiens (UNET) avait appelé ses membres à descendre dans la rue, pour réclamer de meilleures conditions d’études et le versement d’arriérés de bourses.

Dans les établissements publics d’enseignement supérieur du Tchad, souvent fragilisés par des grèves répétitives ces dernières années, les activités sont bloquées à cause de la suppression des bourses des étudiants et du gel des primes et indemnités des enseignants décidés par le gouvernement en août 2016.

Fin février dernier, 71 étudiants ont été interpellés, après une manifestation violente contre la visite du ministre de l’Enseignement supérieur, Mackaye Hassan Taïsso, accompagné de son homologue sénégalais, sur le campus de Toukra. A l’issue d’un procès tenu à huis clos, 69 d’entre eux ont été condamnés à un mois de prison ferme pour destruction des biens, outrage à l’autorité de l’État et voie de fait. Parmi les condamnés figurait Richard Guelem, le président de l’UNET.