ŒUVRES UNIVERSITAIRES – Précédemment annoncé, le dossier sur la gestion des œuvres universitaires se poursuit. Dans cet article, l’aspect transport constitue le nœud du sujet. La gestion du transport des étudiants est calamiteuse.

Transport des étudiants, voilà une des missions du Centre national des œuvres universitaires (CNOU) qui s’occupe entre autres du transport, de la restauration dans les institutions d’enseignement supérieur publiques du Tchad. Si le CNOU a eu à assurer normalement le déplacement des étudiants dans les différentes universités et instituts publics du Tchad, ce n’est plus le cas.

Le CNOU qu’on connaissait par le passé n’est pas le même. Ce centre traverse une crise en ce moment. Pour preuve, les bus sont garés sur tous les sites des provinces sauf à N’Djamena où ils circulent clopin-clopant. Les étudiants ont du mal à se rendre dans les facultés. Pendant ce temps, les responsables du CNOU se lèchent les doigts. Tchadinfos.com a pu se procurer des chiffres sur la situation du transport à N’Djamena. Le constat est amer.

Pour tous les trajets des différents démembrements des facultés de l’université de N’Djamena, la tarification pour le transport est de 50 FCFA pour l’aller de même que pour le retour. Selon le document de suivi des activités du transport des étudiants dans la ville de N’Djamena que Tchadinfos.com s’est procuré, un bus transporte en moyenne 33 étudiants par jour soit 1 650 FCFA par jour. Loin de la réalité.

En réalité, les bus des étudiants ont une capacité de plus de 50 places.  Mais les bus transportent au-delà de la limite. Les étudiants s’étouffent pendant le transport. Sur les sièges de deux places, les étudiants s’assoient parfois à trois. Les allées dans les bus sont occupées par ceux qui se tiennent debout.  Ce qui fait qu’un bus transporte au moins 80 étudiants lors d’un tour. En plus, vu le nombre d’étudiants que l’université de N’Djamena compte, les bus font au moins trois tours pour évacuer la majorité des étudiants sur les sites.

Au vu de cette réalité qui ne peut être confirmée par les concernés –étudiants – l’on peut affirmer qu’il y a une déperdition dans la collecte des recettes et un détournement. Comment comprendre qu’un bus transporte jusqu’à 80 étudiants et l’on se plait à communiquer officiellement le nombre de 30 ? Pour quel intérêt ? Et la différence, à qui profite-t-elle ?

Selon nos enquêtes, les recettes sont partagées entre les billettistes, les chauffeurs et les agents comptables. Ce comportement serait à l’origine de la crise qui paralyse le CNOU. Car, l’institution n’arrive pas à entretenir les bus, à les ravitailler en carburant. Ce qui a causé des manifestations et des grèves des étudiants et des chauffeurs et billettistes.

Il est clair que la gestion des bus et les recettes qui vont avec est mal faite. Des individus se nourrissent sur le dos de l’institution causant ainsi la souffrance des étudiants. Lorsque les bus ne sont pas en circulation, les étudiants sont contraints de faire de l’auto-stop pour se rendre sur leurs sites respectifs.  

Il faudra maîtriser la consommation en carburant des bus et faire le suivi de leurs entretiens dans un cadre budgétaire bien élaboré. Il convient de faire un audit de consommation réelle des bus et définir une grande rigueur dans la gestion. Les patrons du CNOU sont invités à donner les meilleures conditions d’étude en évitant leurs propres intérêts et servir de la qualité.

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