SANTE – Pas de radiologie, un seul ophtalmologue et le manque criard de sang dans la banque de sang, l’hôpital provincial de Mao navigue dans des difficultés. Mais un effort est en train d’être fait grâce au fonds Muskoka et ses partenaires pour un changement positif de la situation.

Alors qu’il s’agit du plus grand hôpital de la province du Kanem, l’hopital provincial de Mao souffre d’un manque criard de sang dans sa banque. Souvent, en situation d’urgence, les responsables dudit hôpital sont obligés de déférer les patients à N’Djamena où le problème de sang ne se pose pas de façon notoire.

Don de sang, un tabou absolu

Difficile de connaître les principales causes de ce déficit de sang dans cet hôpital, mais selon le principal responsable, Mouktar Ségué, c’est le poids de la tradition et de la culture qui encourage beaucoup plus ce problème. « Pour ces habitants, donner son sang à quelqu’un signifie en quelque sorte se donner la mort », tente-t-il d’expliquer.

« Dans les années passées, un homme voulait donner son sang pour pouvoir sauver la vie de sa femme mais son père s’était vigoureusement opposé à l’idée. Conséquence : la femme est morte », se souvient encore Mouktar Ségué.

Pour changer les mentalités, le fonds français Muskoka en partenariat avec l’Unicef et le gouvernement tchadien ne cessent de multiplier les sensibilisations, mais puisqu’on ne peut changer les mentalités en un seul jour, ce sont les vies qui se perdent en attendant.

Autre difficulté liée à ce problème de sang dans ce grand hôpital du Kanem, c’est l’électricité. Ce qui fait que depuis deux ans que la banque n’existe que de nom, l’on ne peut y trouver ne serait-ce qu’une poche de sang.

Il n’y a pas que le problème de sang

Pour une population estimée à 506 000, l’hôpital provincial de Mao ne dispose qu’un seul ophtalmologue. De plus, la radiologie qui existe depuis 2013 soit sept ans ne fonctionne plus depuis cinq ans. Raison : le générateur et la tube radiogène sont en panne.