N’DJAMENA, 22 juillet (Xinhua) — Au Tchad, menacé par la désertification, beaucoup de ménages se mettent au solaire, grâce à des initiatives privées. Le gouvernement entend également développer cette énergie propre, avec l’aide ses partenaires dont la Chine.
En 2008, face à la désertification qui menace tout le pays, le gouvernement tchadien a interdit l’utilisation du bois de chauffe et du charbon de bois, principales sources énergétiques des ménages tchadiens. Ceux-ci ont, dans leur majorité, passé des mois difficiles, avec une Société nationale d’électricité qui peine à fournir régulièrement l’énergie et à la cherté et à la rareté du gaz butane, imposé comme combustible de substitution.
C’est dans ces conditions que le Centre de promotion de l’énergie solaire (Promosol), oeuvre des Assemblées chrétiennes du Tchad, a eu l’ingénieuse idée de fabriquer un four solaire.
“Nous recevons environ mille fois l’énergie solaire plus que nous avons besoin. Le soleil est tellement fort, on ne peut presque pas s’imaginer quelle énergie nous frappe quotidiennement. C’est un cadeau de Dieu qui a créé le soleil. Ne pas utiliser cette source d’énergie qui est renouvelable, propre et sans danger, c’est comme refuser ce cadeau”, déclare Mme Kakesse Damaris, président du Centre Promosol.
“Le four solaire fonctionne uniquement avec le soleil. On n’a pas besoin de gaz, ni de fagot ni de charbon. Et c’est à la portée de tous les Tchadiens”, ajoute-t-elle.
Utiliser le four solaire permet, selon elle, d’économiser facilement par mois 10.000 F CFA (20 USD), par rapport aux fagots ou au gaz.
Des experts venus de la Suisse forment régulièrement des Tchadiens sur la fabrication de ces fours et sur leur utilisation.
“Le centre Promosol entend vulgariser la technique de cuisson avec l’énergie solaire, améliorer la qualité nutritionnelle des aliments par le séchage solaire, produire de l’électricité solaire appropriés et adapté, promouvoir l’auto-emploi et réduire la consommation du bois par la substitution partielle des fours solaires”, précise Mme Kakesse Damaris.
Une dizaine de fabricants locaux de fours solaires ont été formés par le Centre Promosol, ainsi que plusieurs autres dizaines d’animatrices pour l’utilisation et la vulgarisation. Mais si le four solaire est très apprécié, il n’est pas encore très répandu. Et l’énergie reste toujours un grand problème pour les ménages et les entreprises au Tchad.
Pourtant, ce vaste pays d’Afrique sahélienne dispose d’importantes potentialités, telles l’éolien, le solaire et la biomasse. Du nord au sud du Tchad, le soleil brille de 2.750 à 3. 250 heures par an; ce qui donne en moyenne 4 à 6 kilowatts/heure par mètre carré et par jour. En cette saison des pluies, le thermomètre tourne entre 35°C et 40°C, voire plus, à l’ombre à N’Djaména, la capitale.
Quant à l’éolien, suivant les résultats des mesures satellitaires, il ressort que le Tchad est doté d’un gisement très important dans les régions du nord, où il y a deux chaînes montagneuses, de même que dans les régions du centre et du sud.
Mais toutes ces ressources d’énergies renouvelables, bien qu’abondantes, n’apparaissent pas au bilan énergétique du Tchad en raison essentiellement de leur faible niveau d’exploitation: 3 à 4% d’électricité d’origine thermique, contre 6 à 7% de produits pétroliers et plus de 90% de bois de chauffe et de charbon de bois.
Depuis deux ans, le président tchadien Idriss Déby Itno a ainsi engagé son pays sur la voie des énergies renouvelables.
“La solution globale du problème énergétique est un impératif majeur de mon quinquennat et de