N’DJAMENA, 20 février (Xinhua) — La situation nutritionnelle des dizaines de milliers de personnes ayant fui les violences en Centrafrique pour se réfugier au Tchad, surveillée de près par le Programme alimentaire mondial (PAM) et ses partenaires, est préoccupante, déclare l’agence onusienne dans un communiqué publié jeudi dans la capitale tchadienne.
“Depuis janvier 2014, le PAM distribue des vivres aux rapatriés et réfugiés dans les centres de transit au sud du Tchad. Deux distributions de rations de 7 jours, composées de céréales, de légumineuses, de l’huile et de farine enrichie, ont déjà été effectuées. Le PAM a également 15 tonnes de biscuits à haute valeurénergétique, qui sont distribués immédiatement aux personnes arrivant dans les sites de transit.
Environ 39.000 personnes ont déjà reçu des vivres du PAM, pour un total de 120 tonnes de nourriture”, indique le texte dont Xinhua a obtenu copie.
Le PAM Tchad assure, par ailleurs, préparer une opération d’urgence, ciblant 150.000 personnes pendant 6 mois pour un budget total de 16,3 millions USD. Il prévoit d’aider 50.000 personnes avec l’aide en nature, tandis que 100.000 recevront des bons alimentaires.
“Il est nécessaire que le PAM reçoive des fonds immédiatement pour pouvoir acheminer les vivres nécessaires et mettre en place les transferts monétaires”, précise le communiqué.
Selon l’agence onusienne, plus de 58.000 personnes sont entrées au Tchad depuis l’intensification des violences en République centrafricaine en décembre 2013. 80% des personnes qui arrivent sont des retournés tchadiens, tandis que 20% sont des ressortissants centrafricains. Le HCR a déjà enregistré 6.555 réfugiés centrafricains, majoritairement des femmes et des enfants, à N’Djamena, et dans le sud du Tchad.
Dans les camps du sud du Tchad, le PAM assiste déjà 68.000 réfugiés centrafricains, présents au Tchad depuis 2003.
Mercredi, le gouvernement tchadien a déclaré la fin des opérations de rapatriement de ses ressortissants en Centrafrique.” Même si la grande majorité de ces personnes sont d’origine tchadienne, elles vivent en RCA depuis des années et ne bénéficient donc plus d’un réseau de soutien au Tchad. Elles auront besoin d’assistance à court et à moyen terme, puisqu’elles retournent s’installer dans des régions fragiles et touchées par l’insécurité alimentaire, comme le Salamat et le Batha”, prévient le PAM.