Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Tchad a dressé le profil humanitaire de la région du Kanem du mois d’octobre 2016. Dans son document OCHA a présenté des statistiques qui sont toujours au rouge tant sur les plans de la santé, de l’éducation, de l’accès à l’eau et l’assainissement. Ainsi, selon l’organisme onusien, informe que la région du Kanem a 412 815 habitants soit 3%  de la population totale tchadienne. Elle dispose de 6 hôpitaux dont 17% non fonctionnels. Le nombre des médecins est d’un médecin pour 29 486 habitants alors que la norme OMS veut qu’il y ait 1 pour 10 000 habitants. La région a 153 centres de santé et 515 écoles, dont 48%, non fonctionnels. Le taux global d’accès à l’eau potable est de 63,5% alors que celui d’accès à l’assainissement est de 4,3%. Sur le plan alimentaire, OCHA annonce que, 56% de la population de la région est en insécurité alimentaire.

OCHA écrit que, la région du Kanem est assujettie à des chocs environnementaux récurrents tels que la sécheresse et les invasions acridiennes.

«Les espaces cultivables (les Ouadis) sont aussi affectés par l’ensablement et la baisse de la nappe phréatique. Il est essentiel d’associer l’amélioration des pratiques et technique culturales à une gestion efficace des aménagements et de l’environnement afin de sauver les terres fertiles pour l’agriculture», oriente le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, qui renseigne que, la situation alimentaire de la région se détériore.

«Les campagnes agropastorales sont déficitaires depuis plusieurs années à cause notamment de l’insuffisance et la mauvaise répartition des pluies. Celle de 2015/2016 affiche une baisse de la production céréalière de 54% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Cette situation risque de perdurer voire de s’aggraver à cause de divers facteurs, notamment les crises dans les pays voisins (Nigeria, Libye) qui constituent un blocage pour les sources de revenus et la détérioration continue des termes de l’échange entre agriculteurs et éleveurs», constate OCHA.

Par ailleurs, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires indique que, la situation nutritionnelle reste alarmante. Selon OCHA, le taux de malnutrition aigüe sévère de 2,7% (au-delà du seuil d’urgence de 2 %) et les complications qui peuvent en découler sont responsables de la plupart des décès d’enfants. Les actions de prévention et de dépistage des cas modérés, dit-il, doivent être renforcées parallèlement aux prises en charge des cas identifiés comme sévères afin d’améliorer l’état nutritionnel de la population.

OCHA conclut que, l’accès à la santé, l’eau et l’assainissement est faible et les centres de santé sont insuffisants et mal répartis sur l’étendue de la région.

«L’accès aux soins est difficile du fait de l’éloignement des centres de santé (de 50 à 80 km à parcourir) et de l’absence de moyens de transport. 40% des ouvrages hydrauliques sont en mauvais état et 20% hors d’usage. La défécation à l’air libre constitue un véritable problème de santé publique. Les efforts visant à améliorer l’accès aux services essentiels de base et l’hygiène doivent être renforcés», analyse le Bureau de la coordination des affaires humanitaires.