La situation de milliers de déplacés à Tissi, à l’est du Tchad, demeure préoccupante. En l’absence de structure médicale appropriée, le CICR vient d’évacuer 19 blessés graves par avion vers l’hôpital régional d’Abéché où son équipe chirurgicale les a pris en charge.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont afflué depuis le 5 avril vers Tissi au Tchad en raison des affrontements intercommunautaires dans la région d’Um Dukhun, à l’ouest du Darfour. Des Soudanais et des Tchadiens sont arrivés dans l’est du Tchad en provenance du Darfour.

Une tension est toujours perceptible entre les communautés dans la région. « Nous continuons de suivre la situation afin de pouvoir intervenir en cas de besoin », souligne Hélène Plennevaux, cheffe de la sous-délégation du CICR à Abéché. Le CICR a évacué les blessés les plus graves entre le 27 mai et le 7 juin.

En avril dernier, lors de l’arrivée des premiers réfugiés et rapatriés tchadiens, le CICR avait déjà procédé à l’évacuation de 18 blessés graves vers l’hôpital d’Abéché pour qu’ils y reçoivent des soins appropriés.

Du 6 mai au 2 juin, grâce à la collaboration des volontaires de la Croix-Rouge du Tchad, le CICR a apporté une assistance à 10 000 personnes vulnérables rentrées au Tchad. Réparties dans 15 villages de la sous-préfecture de Tissi, les familles ont chacune reçu des biens de première nécessité (pagnes, couvertures, nattes, jerrycans, moustiquaires, savon, ustensiles de cuisine et bâches).

« La situation humanitaire est précaire pour ces déplacés. Nous essayons de parer au plus pressé en apportant une assistance avant l’arrivée des pluies qui rendront les routes impraticables et donc l’accès à la région très difficile », explique Mme Plennevaux.

« Ces personnes qui ont, pour la plupart, fui sans rien emporter ont besoin de cette assistance pour se protéger contre les intempéries. Ces familles, composées essentiellement de femmes et d’enfants, et quelquefois de personnes âgées ou handicapées à charge, ont besoin d’abris et de biens de première nécessité », précise Mme Plennevaux. De plus, l’eau de pluie stagnante risque de poser des problèmes d’insalubrité et d’attirer des moustiques. Il est donc important d’avoir des jerrycans pour garder de l’eau potable et des moustiquaires pour se protéger.

Par ailleurs, le CICR poursuit son dialogue avec les autorités civiles et militaires sur les principes humanitaires, la protection et le respect des populations civiles et des personnes privées de liberté. À ce titre, des rencontres et des séances de diffusion sont organisées à l’intention des unités des forces de défense et de sécurité, des autorités civiles et traditionnelles à Abéché et N’Djamena.

CICR