Société – Les vieux modèles de voitures font leur réapparition dans les rues de N’Djamena. Les intéressés ont l’air de s’y plaire. Votre journal a décidé de creuser pour vous.

Air joyeux, Ali conduit tranquillement sa petite caisse de marque Suzuki Jimny. A l’intérieur, une chanson de Fally Ipupa rythme au fond. Rien ne l’inquiète. Pour lui, il est la star depuis qu’il a acheté cette “pépite” reconnue à N’Djamena comme la voiture des sœurs et prêtres. Une voiture de 4 places qui ne date pas aujourd’hui. Une marque datant des années 60. Mais qui, même à l’approche du 22ème siècle est toujours visible dans les circulations et dans les marchés. Pourtant, Ali n’est pas de la vieille école. Il est de la vingtaine.

Au Tchad et précisément à N’Djamena, l’on constate une abondante arrivée de vieux modèles de voitures telles les Rav4 98, les Suzuki Jimmy, les Mercédès, Saviam… Pourquoi ces “vieilleries”?

D’après Olivier, vendeur d’automobile et gérant du parc de voitures Olivia-parc Auto, « les vieilleries sont des merveilles ». Chez lui, l’on ne trouve que des vieux modèles. En expliquant, Olivier dégage un enthousiasme si grand pour ses voitures qu’il ne cesse de les pseudo nommer « merveilles ». « Personnellement, je suis fan de la coccinelle. Au Tchad, on le surnomme Deskoko ! J’ai une grande considération pour les vieux modèles et je me suis dit pourquoi ne pas ramener les merveilles passées. C’est ainsi que j’apporte la majorité de la Belgique ».

« Quand je monte, les vieux se lèvent pour me saluer ! Ils se rappellent de leur jeunesse », témoigne Olivier, presque mot par mot comme Ali.

A N’Djamena, les vieux modèles ont longtemps disparu dans de la circulation. La modernisation a apporté des voitures en automatique et a privilégié des marques comme Corolla, Prado, V8, Camry…

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Le retour des vieux modèles s’explique différemment chez les détenteurs. D’aucun les préfèrent pour la solidité et la résistance de leurs caisses, et leur faible consommation en carburant. D’autres, pour la stabilité des moteurs qui n’ont pas besoin de grandes retouches pour se remettre en route. « Par exemple les moteurs de la coccinelle étaient par derrière et maintenant ils sont devant. Non seulement, il y’a également la vitesse qui était en haut au côté du volant. Mais aujourd’hui, elle est automatique, vers le bas », a expliqué tout enthousiaste Olivier.