Les élèves reprendront le chemin de l’école peut-être le 1er octobre. Mais cette année, la rentrée scolaire est placée sous le signe de l’angoisse pour les parents et les tuteurs. En cause : la grève qui touche le secteur public depuis mai.

Dans une salle de classe de l’école « Eveil du savoir » en plein cœur de Moursal, un quartier du 6e arrondissement de N’Djamena, quelques parents sont venus inscrire leurs enfants pour la rentrée scolaire du 1er octobre. Ici les inscriptions ont déjà commencé il y a près d’un mois et Djassina Boukar est venu pour y inscrire son fils en classe de CE2. Mais son garçon n’est pas le seul qu’il doit inscrire cette année. « Il y a la petite que je dois inscrire encore. Elle est à l’Adventiste. Et j’ai un autre enfant en charge que je vais inscrire cette année. Ce n’est pas facile avec cette crise, je suis en mauvaise posture mais les enfants ont droit à l’éducation alors j’essaie de m’adapter », déclare ce père de famille d’un air abattu.

Mais d’autres parents n’ont pas cette chance, faute de moyens financiers. Bienvenu Ngakoutou, père de deux filles qui sont au secondaire, est dans cette situation. Il explique que ces deux filles sont dans un lycée public du 7ème arrondissement. « Je ne sais même pas si cette année le public va bien marcher. Je ne peux pas me permettre de leur faire changer d’école. Déjà que je ne suis pas sûr d’avoir de quoi les inscrire », explique-t-il. En effet, lors de leur assemblée générale le 18 septembre, les syndicats ont décidé de prolonger la grève, débutée en mai dernier. Les enseignants réclament le paiement de leur salaire intégral, amputé des abattements et des primes.

Pour certains parents tchadiens, la crise doublée de la prolongation de la grève des syndicats est une angoisse. Mais ils ont recours au crédit scolaire proposé par certaines banques. « J’ai déjà déposé les documents pour souscrire au crédit scolaire de ma banque. L’année passée, j’ai eu du mal à joindre les deux bouts pendant la rentrée donc cette année j’ai décidé d’essayer cette option », lance un parent rencontré à l’entrée d’une banque. D’autres encore se confient à Dieu comme Siddick Mahamat : « C’est difficile mais par la grâce de Dieu on va trouver un peu pour soutenir nos enfants. »