PORTRAIT – Le président de la Fédération tchadienne de basketball, Bani Gata Ngoulou, a été distingué meilleur manager africain dans le secteur du sport 2020. Qui est-il ? comment est-il arrivé à la tête de cette Fédération ? Retour sur ses traces.
“Le basketball tchadien était en frein. Des basketteurs sont venus me voir. Ils m’ont sollicité d’être leur candidat à la prochaine assemblée générale élective de la Fédération tchadienne de basketball”, se souvient Bani Gata Ngoulou, attablé non loin de la réception de son bar-restaurant, “Le Selesao”. L’homme d’affaires nous reçoit dans le jardin du restaurant, loin du confort de son salon orné d’attestations de reconnaissance.
“Le nom du Tchad est inscrit sur la carte continentale du basketball”
Bani Gata Ngoulou
Tout a commencé en 2016. En ce temps, le basketball tchadien traverse le pire moment de son histoire. Pas de championnat, pas de participation du Tchad à toutes compétitions internationales. Dans le brouillard, des basketteurs décident de prendre les choses en mains. « C’est ainsi qu’ils ont pris contact avec moi », repond Bani.
A la demande des basketteurs, le fils de Gata Ngoulou ne s’est pas défilé. Dans la foulée, il est élu président de la Fédération tchadienne de basketball, le 05 novembre 2016. Il hérite d’une fédération à l’agonie en pleine crise économique. Le fils aîné de l’ancien ministre des Finances sait intérieurement que le défi à relever est énorme. Remettre la discipline sur les rails et prouver aux jeunes qui ont porté leur choix sur lui qu’ils ne se sont pas trompés.
“Associer Moise Katumbi à Bani, un vendeur des poulets au Selesao, c’est un peu difficile”.
Bani Gata Goulou
Trois ans après la dernière date, le quadragénaire nous affirme avec modestie qu’il y a un changement dans le basketball tchadien. « On a profité des compétitions internationales pour se faire un nom. Aujourd’hui, le nom du Tchad est inscrit sur la carte continentale du basketball. Nous sommes classés parmi les nations de basketball. Il y a trois ans, ce n’était pas le cas », soutient-il dans un parler châtié. Le parcours des Sao à l’Afrocan tenue en juillet 2019 au Mali, semble bien réconforté Bani Gata Ngoulou. Et il semble ne pas rejeter un instant d’avoir approuvé la demande de ces jeunes qui ont fini par faire de lui le président de la Fédération tchadienne de basketball
Aujourd’hui, dans sa posture de patron du restaurant Selesao, il s’avère qu’il n’hésite pas à investir les retombées de sa « petite » boîte dans le développement du basketball. À ce titre on s’amuse même à le comparer au milliardaire congolais, Moise Katumbi, président du club de football Tout-puissant Mazembé. À la fin de la phrase, Bani Gata Ngoulou, s’est redressé dans sa chaise et éclate de rire. « Ça fait très bizarre », répond-t-il immédiatement. « Associer Moise Katumbi à Bani, un vendeur de poulets au Selesao, c’est un peu difficile. On essaie juste de faire la même chose. Moise Katumbi fait ça pour la République démocratique du Congo. Et si Bani peut faire ça pour le Tchad à la limite de ses moyens par la force des choses, c’est aussi bien ».
“Cela signifie que le président voit les efforts que font les basketteurs”
Bani Gata Ngoulou
« C’est une reconnaissance pour nous. Cela signifie que le président voit les efforts que font les basketteurs », (Ce jour, le président de la République a salué l’effort des basketteurs à la pose de la première du nouveau stade)
Son rêve est de dresser le Tchad parmi les nations de basketball. Une ambition sans demi-mesure pour quelqu’un qui manie passablement le ballon orange. Père de famille qu’il est, Bani Gata Ngoulou s’organise de manière méthodique pour gérer son temps, concilier son rôle de père de famille, sa casquette de chef d’entreprise à son rôle de samaritain du basketball tchadien.