Le chef de l’Etat vient de boucler une tournée l’ayant conduit dans huit provinces du Tchad. Et comme d’habitude, les natifs des provinces visitées, cadres de l’Etat, ont vidé la capitale pour se retrouver dans leurs fiefs, paralysant ainsi l’administration.

Au Tchad, le déplacement à l’intérieur du pays du chef de l’Etat engendre un flux massif des cadres originaires des provinces qui seront visitées. Très souvent, ces cadres se mobilisent à partir de la capitale  pour réserver un accueil chaleureux à la délégation présidentielle dans leur province. Il n’y a rien d’anormal que d’accueillir en grande pompe un hôte de marque, surtout que nous sommes en Afrique.  Cependant, ce déplacement des cadres fonctionnaires de l’Etat, des décrétés, crée un dysfonctionnement dans l’administration.

Avec la tournée au centre et au nord du Tchad que vient de réaliser le Président Mahamat Idriss Déby, l’administration centrale a pris un sérieux coup. Certains ministères affichaient un décor d’un service minimum. Et c’est souvent le cas. Du ministre aux agents, originaires des provinces programmées, tout le monde a abandonné ses activités professionnelles ou économiques pour aller accueillir le Président.

A ce qu’on sache, chaque province est dotée d’une administration, différents détachements, des autorités traditionnelles… qui peuvent valablement se constituer en comité d’organisation pour accueillir la délégation présidentielle. Alors qu’est-ce qui fait courir les cadres de ces provinces ? Et pourquoi ne venir que quand le président prévoit d’être là ?

Quand on sait que l’objectif du déplacement d’un chef d’Etat dans une province, c’est d’abord d’être en contact avec la population, les déplacements des natifs de ces provinces, cadres de l’Etat soient-ils, sont dénudés de tout sens. Qu’ils laissent les populations autochtones exprimer leurs besoins au chef de l’Etat que venir les écarter et se mettre au premier plan.

Ces vieilles habitudes qui n’apportent rien à la souffrance des populations autochtones doivent être abandonnées. Changeons de mentalité, et allons sur une nouvelle base. Le folklore, il faut y mettre un terme.