La disponibilité des toilettes adéquates en milieu scolaire est un luxe que 81% des écoles au Tchad ne connaissent pas. En plus de cela, nombreuses sont les écoles qui n’ont pas des points d’eau, ni des kits de lavage de main. Conséquence : la contraction des maladies et des nombreuses filles voient leur éducation scolaire négativement impactée.

Quand on essaie de réfléchir sur les solutions à mettre en pratique pour améliorer les conditions d’études ou pour augmenter le chiffre des enfants scolarisés, on pense rarement, voire pas du tout à la disponibilité des toilettes et à leur hygiène. Pourtant, la présence des toilettes propres dans les établissements d’enseignement peut encourager les enfants et surtout les filles à aller à l’école sans interruption. Malheureusement au Tchad, 81% des écoles ne disposent pas des toilettes adéquates, selon un récent rapport du ministère de l’Education nationale. Ce qui implique 85% de défécation à l’air libre, selon l’ONG « Ecole saine, ménage sain ».

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Une entrave à l’apprentissage des filles

« La gestion des toilettes en milieu scolaire est catastrophique », d’après le constat fait par la coordinatrice de l’ONG nationale « Ecole Saine, ménage sain », Amina Ramadan. En effet, cette gestion catastrophique impacte négativement sur les études des élèves filles qui ne peuvent pas s’exposer n’importe où pour faire leurs besoins, à la différence des garçons. C’est par exemple le cas de Victoria*, élève en classe de seconde dans un lycée de la place. « Depuis la rentrée, je n’ai jamais mis pieds dans ces toilettes. Quand je ne me sens pas bien je reste seulement à la maison, parce que nos toilettes sont trop sales et elles n’ont pas des portes », témoigne-t-elle.

Aussi, malgré le caractère tabou du sujet, il faut savoir qu’en période de menstruations, les filles sont obligées de manquer les cours pendant trois à cinq jours, car le manque des toilettes signifie impérativement le manque des lieux d’aisance où elles peuvent facilement disposer de leurs serviettes, quand le besoin urge.

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Selon l’Unesco, « en Afrique subsaharienne, une fille sur dix manque l’école pendant son cycle menstruel, ce qui équivaut à 20% de la durée d’une année scolaire ». A côté de ce problème d’hygiène des toilettes, il y’a le problème d’eau ou des kits de lavage des mains dans les écoles. Les deux associés sont facteurs de plusieurs maladies liées à l’hygiène, telle que la diarrhée.

Ce qu’il y a lieu de faire

Si l’on souhaite « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et de promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie », comme le stipule l’Objectif de développement durable n°4, l’installation des toilettes propres et adéquates serait l’une des meilleures solutions simples à mettre en application; tout en sachant que l’adéquation, c’est aussi « la séparation des toilettes pour filles et pour garçons », selon Anima Ramadan.

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A savoir, en plus d’être des lieux d’aisance, la disponibilité des toilettes propres doivent être un moyen de permettre aux enfants de se concentrer sur leurs apprentissages.