Lors d’une rencontre des religieux avec le président de la transition ce 2 novembre, le président de la conférence des évêques du Tchad, par ailleurs archevêque de N’Djamena, Mgr Djitangar Goetbé Edmond a laissé un message à l’endroit du président de transition du Tchad pour exprimer sa désolation concernant les évènements malheureux du 20 octobre dernier.

“J’ai été choqué par les nouvelles et les images insoutenables que je recevais du pays. Une seule question tournait dans ma tête : pourquoi tant d’acharnement sur une manifestation pacifique et une telle violence meurtrière sur les manifestants à mains nues? », s’est interrogé Mgr Djitangar Gotbé Edmond, l’archévêque de N’Djamena dans sa lettre adressée au président de transition.

Pour des réponses données par le Premier ministre et le President de Transition face à cette répression, l’archévêque présente un humain qui montre la colère. “J’ai été révolté par les réponses données par le Premier ministre justifiant la répression féroce des forces publiques, sans une parole de commisération pour les nombreuses familles endeuillées ou en désarroi dans la recherche de leurs membres portés disparus. J’ai compris que le couvre-feu et la coupure sélective de l’internet frappant les quartiers dit « des opposants » étaient des moyens mis en œuvre pour continuer la traque des opposants (présumés commanditaires de la manifestation), les perquisitions des domiciles suivies des arrestations nocturnes et pour couvrir les exécutions extra-judiciaires et éviter des témoins gênants…“.

Mgr Edmond signifie à cet effet qu’il était absent avant, pendant et après ces évènements dû a son état de santé. Il se pose d’énormes questions dans lesquelles il n’aurait pas compris jusque-à le traitement inhumain de quelques Tchadiens vis-à-vis des autres. Et aussi des exécutions sommaires et la déportation des personnes dans les bagnes du nord.

Ces question restent toujours posées au president de transition: ” Comment expliquer que les parents soient empêchés de retirer les dépouilles mortelles des leurs victimes des répressions pour les ensevelir ?… Pourquoi cette traque continuelle des citoyens dont le crime est d’être dans l’opposition? Est-ce un délit d’avoir le drapeau tchadien à la maison ?… Que faut-il faire ? 1. Avoir le courage de mettre fin à la chasse à l’homme dont sont victimes quelques opposants… 2. Libérer ceux qui sont détenus et déportés suite aux manifestations du 20 octobre. 3. Relancer un dialogue direct avec les partis politiques et les associations de la société civile. 4. Constituer un gouvernement de technocrates et procéder à la mise en place des institutions pour la rédaction de la constitution et pour préparer les consultations électorales.

Non prise en considération des avis des religieux

Nous constatons que les autorités n’ont aucune considération pour nous leaders religieux. Nos discours et nos prêches appelant les fidèles à la construction de la paix et au vivre ensemble sont continuellement contredits par les autorités de l’Etat dans leurs conduites et dans la gestion de la chose publique. Alors nous ne sommes que de simples faire valoir pour couvrir de notre autorité religieuse une politique déconsidérée par la majorité du peuple comme c’est souvent le cas lors des célébrations du 28 novembre“; évoque le réligieux.

Pour lui, si les autorités avaient écouté les religieux et le peuple aujourd’hui, l’on ne parlera pas des morts. En ce qui le concerne, il dit que toute religion contribue à la préservation et valorise la vie humaine, elle considère comme criminelle toute atteinte à la vie.

Cet homme de Dieu, ainsi pour finir, rappelle leur devoir qui est “de défendre et de promouvoir le respect de la vie, la dignité de la personne humaine et la justice sociale sous quelque régime politique que ce soit. Nous ne pouvons donc pas, comme pasteurs, cautionner cette dérive autoritaire qui a porté atteinte à la vie et à la dignité humaine”.