Une semaine après l’ouverture des vannes des champs pétroliers de Badila, le Tchad renoue avec les vieux démons de la pénurie de gasoil par la faute des Chinois qui exploitent la raffinerie de Djarmaya. Le prix du litre du gasoil est reparti à la hausse pour plafonner à 800 F CFA, grevant ainsi les budgets des unités de production et des ménages, consommateurs du gasoil. La Société nationale d’électricité (Sne), déjà défaillante malgré les 20 mégawatts que lui réserve la raffinerie de Djarmaya, repartira de plus belle dans les délestages. Le gouvernement crie à une pénurie artificielle, indexe le comportement peu orthodoxe des distributeurs des produits pétroliers qui se livrent ces derniers temps à de la surenchère. A l’origine de cette surenchère, le besoin en gasoil d’Esso qui a augmenté depuis que cette société a abandonné le gaz au profit du gasoil pour son fonctionnement. Certains membres du groupement des produits pétroliers ont préféré vendre à Esso du gasoil destiné à la consommation urbaine. Cette version gouvernementale est trop courte pour convaincre. Dans le milieu des distributeurs agréés des produits pétroliers, on dénonce le diktat des Chinois de la raffinerie à l’origine de cette pénurie. Depuis que les Chinois commercialisent eux-mêmes les produits de cette raffinerie, ils ont imposé une caution de 100 millions de F CFA à tout distributeur avant de s’approvisionner à leur raffinerie. Ensuite, l’enlèvement des produits doit se faire à égalité: 10 citernes de gasoil pour 10 citernes de super. Les fournisseurs d’Esso, ne pouvaient remplir la deuxième exigence des Chinois, Esso s’est alors tournée vers le Cameroun pour ses 380 000 litres de gasoil par jour. Un manque à gagner de 120 millions F CFA par jour pour les distributeurs tchadiens. Face à cette situation, une question mérite d’être posée: quand les Chinois arrêteront-ils de nous imposer leur diktat, sur un produit qui sort de notre sous-sol?

La Rédaction.

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