Un mois après le conflit de Kouri Bougoudi, une zone située près de la Libye,  l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) alerte dans un communiqué que 3 200 orpailleurs dont 72 enfant sont bloqués à Zouarké, Wour, Zouar, Kollou, Faya au Nord du Tchad.

La « situation humanitaire sur place est actuellement fragile car les travailleurs des mines ont un accès limité à la nourriture, à l’eau ou à toute forme d’abri », alerte l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Plus de 3 000 orpailleurs bloqués au Nord

L’OIM indique que la situation liée à l’instabilité au Nord du Tchad expose les travailleurs des mines au risque de violence physique, de traite des êtres humains et de trafic illicite. Selon une première évaluation menée par la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM, « plus de 3 200 orpailleurs dont 72 enfants sont bloqués dans les villes de Zouarké, Wour, Zouar, Kollou, Faya, tous dans le Nord du Tchad ». L’OIM ajoute que « les évaluations sont en cours et ce nombre est susceptible d’augmenter ».

Selon le document, « la plupart des orpailleurs identifiés sont originaires du Sud et du centre du Tchad, du Soudan et de la République centrafricaine ». Ces derniers témoignent à l’OIM « qu’il n’y a presque rien à manger et qu’ils veulent retourner dans leurs communautés et pays d’origine en raison de leur situation précaire ».

Suite à la demande du gouvernement, l’OIM a annoncé avoir assisté des centaines d’orpailleurs. « Grâce à son Fonds de réponse rapide et à la demande des autorités tchadiennes, l’Organisation a déjà fourni à 515 chercheurs d’or, arrivés autour de la ville de Faya, de la nourriture et d’autres articles humanitaires ».

A ce jour, il n’existe pas de statistiques officielles sur le nombre d’orpailleurs qui opèrent au Nord du Tchad. Diverses sources font état d’environ 40 000 chercheurs d’or. Au mois de mai, un conflit a éclaté et a fait plusieurs morts dans la zone de Kouri Bougoudi. Selon des sources officielles, une centaine de personnes sont mortes dans de violents affrontements sur ce site minier entre le 23 et le 24 mai.

6 millions de dollars nécessaires pour l’assistance et le transport

Suite à cet incident, les autorités de transition ont ordonné la fermeture et l’évacuation de tous les sites d’extraction d’or de Kouri Bougoudi. Une décision qui expulse des milliers de travailleurs tchadiens et internationaux vers les villes voisines. Pour assister ces personnes en termes de nourriture, et protection, l’OIM indique qu’une somme d’environ 6 millions de dollars sera nécessaire pour fournir une aide humanitaire et une protection aux orpailleurs déplacés. « L’aide comprendra de la nourriture et d’autres articles humanitaires de base, ainsi qu’un transport par le biais du programme de retour humanitaire volontaire de l’OIM pour les Tchadiens et les non Tchadiens vers leurs communautés et leurs pays d’origine ».

L’OIM rappelle que depuis 2012, l’exploitation aurifère artisanale a connu une envolée dans le Sahara-Sahel. Au Tchad, le district de Kouri Bougoudi, situé à seulement 17 kilomètres de la frontière avec la Libye et à plus de 1 000 kilomètres de la capitale tchadienne, N’Djamena, est l’une des principales zones d’orpaillage artisanal, qui attire des milliers de Tchadiens et de migrants internationaux espérant exploiter les richesses potentielles des champs aurifères.