N’DJAMENA, 26 août (Xinhua) — Une dizaine de membres de la secte terroriste Boko Haram sont jugés, au cours d’une session criminelle spéciale ouverte mercredi, pour leur implication dans les attentats-suicide perpétrés dans la capitale tchadienne il y a un mois et demi, a constaté un journaliste de Xinhua.

Le 15 juin 2015, des attentats kamikazes quasi-simultanés ont frappé des secteurs névralgiques de sécurité à N’Djaména, la capitale du Tchad.

Le 11 juillet, un autre attentat terroriste a été perpétré au marché central de la même ville.

Le bilan total de ces différentes attaques, revendiquées par la secte Boko Haram, avait fait 67 morts (dont 10 kamikazes) et 182 blessés et d’importants dégâts matériels, selon le parquet de N’Djaména.

Selon une loi adoptée par les députés tchadiens le 30 juillet 2015 et qui réprime sévèrement les auteurs ou complices des actes de terrorisme, la dizaine de prévenus, défendus par une équipe d’avocats commis d’office, devraient encourir la peine de mort.

Mais “faute d’une loi spécifique au moment de la commission des faits et la loi ne disposant que pour l’avenir, le parquet n’a pu retenir dans la qualification des faits les dispositions pertinentes de la loi n° 34 du 5 août 2015 portant répression des actes de terrorisme”, a déclaré Louapambé Mahouli Bruno, procureur général près la cour d’appel de N’Djaména.

“C’est pourquoi les personnes poursuivies aujourd’hui le sont sous la qualification d’association de malfaiteurs, assassinats, destruction volontaire à l’aide de substances explosives, faux et usage de faux, détention illégale d’armes et de munitions de guerre, détention et consommation de substances psychotropes et complicité. Autant d’infractions prévues et punies par le Code pénal tchadien”, a-t-il précisé.

Par ce procès inédit dont la clôture est prévue au 3 septembre 2015, le gouvernement entend lancer un signal fort contre l’impunité, selon le parquet qui a annoncé que d’autres personnes impliquées dans les attentats de juin et juillet seront jugées par les actuelles assises “dans un avenir proche”.