N’DJAMENA, 17 décembre (Xinhua) — A l’occasion de la publication d’un livret de plaidoyer conjoint intitulé “6 réalités sur les inégalités entre les hommes et les femmes en milieu rural au Tchad”, quatre organisations de la société civile tchadienne et Oxfam appellent à plus d’investissements pour réduire les inégalit és entre les hommes et les femmes dans le monde rural au Tchad.

Selon ce document, même si les femmes rurales tchadiennes repré sentent environ 40% de la population du pays et sont des piliers de la production agricole et de la sécurité alimentaire, elles subissent encore de nombreuses inégalités au quotidien, en termes de revenus, de charge de travail, de vulnérabilité liée aux crises alimentaires, d’accès au crédit, à la propriété foncière, au maté riel et à la formation agricole, à l’éducation, à des postes de dé cisions, etc.

Sur la base des données chiffrées et des témoignages de femmes rurales tchadiennes collectés dans diverses régions du pays, le document met en exergue les écarts significatifs existant entre les femmes et les hommes au Tchad, et propose une série de recommandations pour améliorer la situation.

Selon Mme Dembeté Robertine, présidente du collège des femmes du Conseil national des producteurs ruraux du Tchad (CNCPRT) et lauréate du prix de la femme rurale Tchad 2001, il est crucial d’ investir dans le potentiel des femmes rurales, de renforcer leurs capacités et leur autonomisation afin de bénéficier à la sécurité alimentaire et au développement de tous les Tchadiens”.

A travers cette publication, Oxfam et les quatre organisations tchadiennes (notamment Africa Femmes Performances et la Cellule de liaison des associations féminines du Tchad) veulent promouvoir une vision positive de la femme rurale tchadienne comme pilier de la sécurité alimentaire et de développement rural, et également donner la parole à la femme rurale tchadienne pour parler des iné galités qu’elle subit et de ses besoins concrets.

“La voix des femmes rurale n’est que trop rarement entendue. Cela est due à la persistance des pratiques culturelles et traditionnelles néfastes, mais aussi à l’insuffisance de politiques publiques et de législation efficaces en matière de promotion du genre”, explique Marie Larlem, coordinatrice de l’ Association pour la promotion des libertés fondamentales au Tchad (APLFT).

“Nous espérons que ce travail contribuera à une prise de conscience collective et individuelle de la nécessité d’un changement de perceptions, mais aussi à l’insuffisance de politiques en faveur de la femme rurale, pour lequel nous invitons chaque acteur à jouer pleinement son rôle”, déclare Abakar Mahamat Ahmat, directeur pays d’Oxfram au Tchad.

En octobre 2013, les cinq organisations avaient déjà publié une déclaration conjointe à l’occasion de la Journée internationale de la femme rurale, dans laquelle elles avaient exprimé un hommage public à la femme rurale tchadienne comme pilier de la sécurité alimentaire, et appelé les acteurs concernés (Etat tchadien, bailleurs, ONG, etc.) à se mobiliser.