L’association Tchad Non-violence (TNV) s’insurge contre la situation qui prévaut à Bébédja dans la région du Logone Oriental, au sud du Tchad, dont l’intervention des forces de défense et de sécurité basée dans un conflit a fait plus de huit morts et une quinzaine des blessés. L’information est contenue dans un communiqué de presse signé de son coordonnateur national ce mercredi, dont Tchadinfos a reçu copie.
Ces massacres selon TNV font suite à la mobilisation pacifique des habitants de Miandoum et Bébedja sortis pour réclamer le départ des éleveurs installés dans un site sacré près dudit village en pleine saison de récoltes par le maire de la ville et le Sous/Préfet de Miandoum.
Poussant plus loin leur cruauté selon les propres termes du communiqué, les autorités régionales, au premier rang desquels le gouverneur du Logone Oriental interdit aux parents des victimes d’organiser des obsèques à la mémoire des disparus sous peine de représailles.
De ce qui précède, le TNV dénonce et condamne les attitudes souvent partiales et belliqueuses des autorités politiques, administratives et militaires dans la gestion des conflits communautaires en général et éleveurs-agriculteurs en particulier.
L’association TNV rappelle que le droit de manifester est un principe universel garanti par la constitution de la République du Tchad, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Et que nul, du fait du pouvoir que lui confère cette même constitution, ne devrait s’en servir pour endeuiller le peuple qu’il est sensé de protéger.
Tchad Non-violence recommande au gouvernement l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante en vue de situer les responsabilités de ce énième massacre ainsi que la démilitarisation et la dépolitisation de l’administration publique déconcentrée en vue de prévenir et de gérer équitablement les conflits communautaires.