Dans une lettre de protestation adressée au Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert, le Secrétaire national de la formation politique Un Nouveau Jour, attire l’attention de ce dernier sur son ”important rôle” dans cette période transitoire et demande que le Conseil national de transition comprenne les différentes sensibilités.

« Nous avons en tant que peuple, l’occasion toute indiquée, avec la mort tragique du président Idriss Déby Itno, de réécrire l’histoire de notre pays sur une table d’or », peut-on lire dans le premier paragraphe de cette lettre de protestation de deux pages que le Secrétaire national du parti « Un Nouveau Jour », Nasra Djimasngar a adressé au Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert.

L’objectif de cette lettre de protestation ? Attirer l’attention du Premier ministre de transition sur le rôle qu’il doit jouer dans cette période transitoire. Une période où en tant que chef du gouvernement, « il est un acteur majeur, sinon principal autour de qui tout se joue ».  « Si vous le jouez bien, en toute transparence et lucidité, dans un esprit de sincérité tourné vers un avenir meilleur, l’histoire la retiendra pour vous. Auquel cas vous entrerez dans l’histoire par un détour sombre et scabreux », le prévient-il.

Mais déjà la formation du gouvernement de transition « a été faite de manière calamiteuse », pense l’auteur de cette lettre de protestation, qui soutient que « tous les Tchadiens attendaient de voir un gouvernement d’unité nationale qui travaillera pour les mener vers un dialogue inclusif pour une refondation de la nation après plus de trente ans de politique d’exclusion. Malheureusement tout un pan de la population a été délaissé, à savoir la société civile qui est aujourd’hui le porte-voix de la majorité du peuple ».

Deux interpellations majeures

Dans cette lettre de protestation, deux appréhensions se dégagent :

La première, « nous nous inquiétons que la mise en place du Conseil National de Transition, cet organe législatif se fasse sur le même modèle du gouvernement où vous attribuez des quotas à certains partis politiques sur la base de leur appartenance à l’Assemblée Nationale(…)Nous disons non à une telle répartition car la volonté du peuple exprimée en 2011 n’est plus la même aujourd’hui(…)nous vous demandons de tenir compte de toutes les couches sociales qui doivent être représentées (…) », déclare Nasra Djimasngar.

La seconde appréhension porte sur la tenue du dialogue national inclusif. Ce dialogue en vue sera un rendez-vous historique pour le peuple tchadien et « nous refusons que des individus aux agendas cyniques ne prennent en otage le peuple tchadien dans l’organisation de ces assises », fait savoir le Secrétaire national de la formation politique « Un Nouveau Jour ».

Le parti compte revenir dans les prochains jours avec des ”propositions concrètes en vue d’un dialoguer réellement inclusif appelé de tous les vœux par les Tchadiens”.