Depuis environ deux mois, des mouvements de protestations pour barrer la route au sixième mandat du président Idriss Deby Itno sont organisés. Malgré la répression des forces de l’ordre, ces manifestations continuent. C’était encore le cas ce 3 avril.
Comme à l’accoutumée, les agents du groupement mobile d’intervention de la police (GMIP) ont investi la plupart des ronds-points avant le lever du jour. Les ronds-points du pont à double voies, d’Abena, Hamama, de Chagoua, de Dembé, de Mousal et autres sont aux couleurs du GMIP. Malgré ce fort dispositif, des jeunes sont descendus dans les rues.
’’Non au sixième mandat’’, ’’non aux élections armées’’, ’’Deby dégage’’. Tels sont les slogans écrits sur les pancartes des manifestants ce 3 avril. Des jeunes issus de différents quartiers : Abena, Chagoua, Dembé, Moursal, Amtoukouin et autres ont scandé des slogans sur axes de la capitale. Ils ont brûlé les pneus sur des voies publiques. Dispersés par les forces de l’ordre, ils détalent et se regroupent aussitôt un peu plus loin, donnant du fil à retordre à la police.
Ces manifestations sont organisées depuis des semaines par le consensus d’action républicaine ayant à sa tête le docteur Masra Succès d’une part (“Marche du peuple”), et la coordination des actions citoyennes dirigée par le défenseur des droits de l’Homme, Max Loalngar d’autre part (“Wakit tama”).
A l’approche du scrutin présidentiel du 11 avril, certains chefs des partis politiques comptent amplifier les actions. ’’Pour commencer, pendant les dix prochain jours sans arrêt jusqu’au 11 avril, je demande à tous ceux qui croient dans la nécessité de changer ce régime et le cours de l’histoire de notre pays, je leur demande d’agir’’, a indiqué Masra Succès, leaders des Transformateurs. Même réaction du côté de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR). ’’La semaine prochaine va être décisive dans les manifestations de tout genre. On va faire usage de tout l’arsenal politique pour des manifestations avant d’arriver à l’élection elle-même”, a déclaré Saleh Kebzabo, président de l’UNDR.