Deux membres de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR) ont fait leur entrée dans le gouvernement de transition formé ce 2 mai 2021. Il s’agit d’Abderahim Awat Atteib à l’Elevage et aux Productions animales et Rachelle Oualmi Bairra qui est la secrétaire générale adjointe du gouvernement. Est-ce une reconnaissance du Conseil militaire de transition qui dirige le pays après le décès du président Déby ? Pas forcément selon le président de ce parti, Saleh Kebzabo.

Joint par Tchadinfos pour avoir sa réaction à la suite de la formation du gouvernement de transition dont deux de ses militaires font partie, l’opposant Saleh Kebzabo qui dénonce toujours la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition (CMT) s’explique. Pour lui, le domaine politique est essentiellement dynamique et mouvant. « Il n’y a donc pas de position arrêtée, définitive. Tout dépend de l’évolution des choses », indique-t-il.

Saleh Kebzabo affirme n’avoir jamais milité pour un retour à l’ordre constitutionnel qui signifierait, selon lui, à remettre le pouvoir au MPS « et rebelote, on retombe encore dans les même problèmes ». Le leader de l’UNDR souligne avoir appelé les Tchadiens, dans sa première déclaration après la mort du président,  à l’unité, à l’entente, à la solidarité. Il dit donc ne pas comprendre que le CMT se forme et exclut les autres tchadiens. « A l’instant où je parle, je ne suis pas d’accord qu’il y ait ce conseil militaire. Mais je pense qu’on doit aller par étape, chaque chose en son temps », clame-t-il. Il croit donc que ce conseil va être réaménagé, de même que la charte de transition pour « qu’on ait un consensus autour duquel on peut travailler ».

Interrogé s’il n’est pas allé lui-même au gouvernement pour conserver ses chances d’être candidat aux élections post-transition, il indique que c’est dû simplement au fait que son parti a beaucoup de potentiel, de « richesses humaines ». C’est, pourquoi, poursuit-il, il faut envoyer les militants engranger de l’expérience pour diriger le parti. « L’avenir de ma personne en tant que tel n’est pas le plus important. C’est l’avenir du parti qui est important », conclut-il.