Au cours d’un point de presse fait ce vendredi 22 juillet, le barreau du Tchad appelle le gouvernement et les politico-militaires à la sincérité et à privilégier l’intérêt du peuple au détriment de “tous calculs ou intérêts particuliers et égoïstes”.

Plusieurs points sont à l’ordre du jour du point de presse de l’Ordre des avocats du Tchad. Il s’agit de : La précarité que vivent les citoyens tchadiens, la cherté de vie, le problème d’emploi, les détournements des deniers publics et l’organisation du dialogue national inclusif.

Le président du conseil de l’Ordre des avocats du Tchad, Me Djerandi Laguerre Dionro a souligné que le barreau du Tchad suit de près la situation des droits de l’homme, de la justice et globalement de l’état de droit au Tchad et tient à relever certaines récentes préoccupations qui s’ajoutent à celles antérieurement dénoncées. « Nombreuses sont les situations recensées et le barreau voudrait, pour l’instant, mettre l’accent sur quelques-unes qui tournent autour de l’état de droit et de la gouvernance dans son ensemble ».

Le barreau du Tchad rappelle au gouvernement l’obligation de tout État dont l’État tchadien, de créer des conditions pour la jouissance par tous sans discrimination aucune, des droits économiques sociaux et culturels ainsi que le droit à un environnement sain. Ces droits résultent tant des instruments internationaux et régionaux ratifiés que des lois nationales. Malheureusement, le barreau note avec beaucoup de déception la détérioration constante des conditions de vie des Tchadiens. « Cela va de la précarité dans laquelle vit le plus grand nombre de la population, la cherté sans cesse de la vie, les conditions sanitaires déplorables conduisant à de nombreuses maladies et à des décès récurrents qui sont liés en partie à la mauvaise alimentation et au manque du contrôle des produits alimentaires introduits dans le pays » , précise-t-il.

La corruption et les détournements des deniers publics sont devenus légion et banal. « De nombreux cas se sont produits par le passé. Mais là où le bât blesse, les mauvais gestionnaires de la chose publique, les acteurs de la corruption et les auteurs des détournements des deniers publics ne sont souvent pas inquiétés ou si des procédures sont engagées, elles n’aboutissent à rien et ces personnes sont d’ailleurs mieux récompensées dans d’autres responsabilité », relève le président de l’Ordre des avocats.

Me Djerandi Laguerre Dionro relève ainsi que la justice s’arcboute sur les menus fretins, les petits bandits, délinquants et voleurs et laisse libre cours aux grands bandits, grands délinquants et grands voleurs qui pillent les ressources publiques, mettant ainsi à mal les ressources qui devraient permettre la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels des Tchadiens. Le cas le plus récent mais qui n’est qu’un cas parmi tant d’autres est l’affaire de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT).

Le Barreau du Tchad s’interroge sur l’élan que prend cette affaire et le silence de la justice notamment du parquet. Dans une affaire rocambolesque comme celle-là, sous d’autres cieux, le parquet se saisit d’office et communique pour la préservation de l’intérêt général que le respect du droit de la défense. Le Barreau en appelle au sens de justice des autorités de transition afin que cette affaire soit confiée à la justice et qu’elle ait véritablement les mains libres pour faire toute la lumière et que le droit soit dit.

La durée des négociations de Doha en dit long. En effet, le Barreau espère que c’est véritablement l’intérêt du Tchad et l’intérêt de tous les Tchadiens du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest qui est le credo de ces négociations interminables qui prennent plus de temps que le dialogue lui-même. « Le Barreau du Tchad appelle le gouvernement et les politico-militaires à la sincérité et à privilégier l’intérêt du peuple au détriment de tous calculs ou intérêts particuliers et égoïstes », conclut-il.