L’opposition tchadienne a demandé qu’une commission internationale indépendante soit mise en place pour enquêter sur la disparition de plusieurs militaires pendant l’élection présidentielle des 9 et 10 avril au Tchad, si la justice s’est saisie de l’affaire.
Un mois et demi après l’élection présidentielle tchadienne, le vote des forces de défense et de sécurité au Tchad continue d’alimenter les débats.
L’opposition a dénoncé de nombreuses irrégularités durant l’élection.
“Des soldats et des officiers ayant voté pour l’opposition ont été arrêtés, bastonnés et humiliés. Certains ont été emprisonnés avant d’être libérés. D’autres sont restés longtemps en prison”, a affirmé Saleh Kebzabo, chef de l’opposition, qui était arrivé au deuxième rang, le président sortant Idriss Déby Itno.
“Il s’est passé quelque chose de très grave dans notre armée. Le président de la République, qui est le chef suprême des armées, doit intervenir pour clarifier cette situation”, a martelé M. Kebzabo.
Le gouvernement a déclaré qu’il n’y a eu aucun disparu et que les militaires dont il est question sont en “service commandé”. Pour appuyer cette affirmation, la télévision publique a montré quelques-uns de ces militaires.
Le 16 mai, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djaména, Alghassim Khamis, a annoncé l’ouverture d’une enquête sur cette affaire et promis d’écouter les hommes politiques, les medias et la société civile.
Mais l’opposition estime que la désignation du procureur de la République n’est pas suffisante.
“Il faut une commission d’enquête indépendante. Et pour qu’elle soit réellement indépendante, il faut qu’elle soit internationale”, a expliqué M. Kebzabo.
Il a invité la France, allié du président Déby, à s’assumer.
“Les Français savent parfaitement ce qui se passe au Tchad. (…) Ils ont des accords de coopération avec l’armée tchadienne”, a-t-il déclaré.