Le Tchad est dans un gouffre et pour en sortir, il faut un dialogue inclusif, a déclaré vendredi à N’Djamena, la capitale tchadienne, Saleh Kebzabo, coordonnateur du Front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement (Fonac).

“Pour être viable, un tel dialogue devrait se dérouler sous les auspices des partenaires au Tchad qui ont l’habitude de nous accompagner dans ce genre d’exercice”, a précisé le chef de file de l’opposition, qui continue à contester les résultats de la présidentielle remportée par le président Idriss Déby Itno avec 59,92% des voix.

Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis plus de 25 ans, a été investi le 8 août pour un nouveau mandat de cinq ans.

Une trentaine de partis de l’opposition, regroupés autour des six candidats à l’élection présidentielle, avaient créé, le 26 juillet, un nouveau front commun pour mener des actions, notamment un meeting, des marches et une journée “ville morte” avant et pendant l’investiture du président Déby Itno.

“Notre lutte ne s’arrête pas au 8 août 2016 : elle se poursuivra dans la durée, sur tous les fronts, dans le strict respect des lois, par des actions pacifiques. Les semaines qui viennent ne seront pas de tout repos pour le gouvernement”, a prévenu M. Kebzabo.

Dans son discours d’investiture, le président Déby Itno avait tendu la main à son opposition et appelé tous ses compatriotes à “conjuguer leurs énergies positives dans la construction d’une nation où chacun aura sa place”.

Le 23 juillet, le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé du département des affaires politiques, Jeffrey Feltman, en visite à N’Djaména, avait également plaidé pour “un dialogue inclusif et sincère des acteurs politiques avant la tenue des élections législatives pour que le processus aboutisse à un consensus”.