SANTE – Aux nombreuses tares qui écornent l’image de ce CHU, il faut ajouter celle de la gestion et du traitement des déchets biomédicaux. Une escale confirme ce constat hideux d’une véritable décharge.

Depuis des mois, les déchets biomédicaux sont allègrement déposés dans l’enceinte du Centre hospitalier universitaire (Chu) de la mère et de l’enfant. L’extrémité sud-ouest du site est bondé de détritus, d’herbes fauchées et  notamment, de tas et tas de déchets biomédicaux. A un jet de pierre de là, des parents de malades font la vaisselle et la lessive tout en inhalant cette odeur fétide et accessoirement toxique. D’aucuns sont assis à même le sol ou sur des nattes, sans parler d’enfants qui jouent sur place.

Paradoxe et ironie!  A quelques pas, sur les bâtiments des toilettes, les consignes par peintures murales disent en gros ceci: “ensemble pour maintenir la propriété des toilettes et wc (…)“. Alors que juste à côté sont déposées des ordures, au vu de tous. Un éboueur travaillant là leste sa poubelle de seringues, plastiques, etc. Il refuse de nous répondre et nous intime de sortir. Ses allées et venues perduront ainsi durant des heures car il jette les déchets du Chu dans l’enceinte même du centre.

Pire. Des jeunes hommes y ramassent là sur les tas d’ordures des “bidons usagers qu’ils refourguent au marché aux commerces de jus d’oseille ou d’eau glacée”. L’un d’eux confie “qu’il se frotte les mains depuis que personne ne vient ramasser ou brûler les saletés“.

Pour paraphraser l’OMS: “les déchets liés aux soins sont comparables aux ordures ménagères mais beaucoup sont considérés dangereux. On peut citer les déchets pharmaceutiques, anatomiques, infectieux, radioactifs, objets tranchants ou pointus, etc. Ils ont pour risques: l’intoxication, la pollution, l’irradiation, et à ciel ouvert,  ces déchets entraînent l’émission de toxines et de particules…”.

Même en déficit de moyens, le CHU doit user des mesures assurant une gestion de ces déchets qui soit sûre et rationnelle pour l’environnement. “Cela peut éviter des répercussions indésirables pour la santé humaine et le milieu, par exemple les rejets de substances chimiques, biologiques, etc. dans l’environnement et ainsi pour la santé des patients, du personnel soignant et enfin du grand public“, conseille un professionnel du corps requérant l’anonymat.

Vu son standing, l’hôpital de la Mère et de l’Enfant doit disposer d’un four d’incinération opérationnel et d’une équipe de ramassage, si c’est à brûler ailleurs. Ils ne peuvent pas entreposer des saletés dans l’enceinte de l’hôpital depuis des mois”, déplore un passant, à qui il a fallu simplement lever la tête pour apercevoir les monticules d’immondices.

BACTAR Frank I.