Les membres de l’association des victimes des crimes et répressions de l’ancien président tchadien, Hissein Habré, ont organisé un sit-in devant le siège de leur association, aujourd’hui à Chagoua, dans le 7ème arrondissement de N’Djamena.

Quatre ans après la condamnation de « leur bourreau » et ses complices, les victimes des crimes et repressions de Hissein Habré attendent toujours l’exécution de la décision de justice. Ce matin du 23 avril 2019, une trentaine d’hommes et de femmes, âgés de plus de 50 ans, assis à même le sol, les mains sur les têtes, demandent une audience auprès du président Idriss Deby Itno pour que la décision de la justice soit exécutée.

Le gouvernement tchadien n’a toujours pas exécuté une décision de justice ordonnant réparation à plus de 7 000 victimes de crimes graves commis durant le régime de l’ancien dictateur tchadien Hissein Habré.

Selon le président  de l’association des victimes, Clément Abbay Fouta, les 7 complices de Habré condamnés sont tous en liberté. En plus la justice a demandé que leurs biens soient saisis  mais là aussi, rien n’a été fait.

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Il faut rappeler que la cour criminelle spéciale de N’Djamena a condamné le 25 mars 2014 à la réclusion à perpétuité, pour “assassinats” et “tortures”, sept responsables des services de sécurité de l’ex-président tchadien Hissein Habré, renversé en 1990. Trois autres des 28 accusés ont été condamnés à 20 ans de réclusion par la cour, qui a relaxé quatre personnes et infligé des peines allant de sept à quinze ans de prison aux autres prévenus. La plupart faisaient partie de la sinistre et redoutée Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS).

Parmi les sept condamnés à la réclusion à perpétuité figure le principal accusé du procès, l’ancien patron de la DDS, Saleh Younous, ainsi que Mahamat Djibrine, présenté par la Commission nationale d’enquête tchadienne comme l’un des “tortionnaires les plus redoutés” du Tchad lors de ces années noires. Cinq des accusés ont été jugés par contumace, dont deux ont écopé de la perpétuité.

Ils étaient jugés depuis le 14 novembre pour assassinats, tortures, séquestrations, détention arbitraire, coups et blessures et actes de barbarie.

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