Le gouvernement a annoncé il y a quelques jours le recensement biométrique et physique des agents de l’État. Face à ce énième recensement, les syndicats réagissent.

Le secrétaire général de la confédération indépendante des syndicats du Tchad (CIST) et porte-parole adjoint de la plateforme syndicale revendicative Mahamat Nasradine Moussa pense que la seule nouveauté dans ce recensement est le Numéro National d’Identification (NNI) exigé. Il relève que par le passé aussi le gouvernement a organisé plusieurs recensements, contrôles, l’audit des diplômes, l’assainissement des fichiers de la solde, etc.

« Tout ça, nous avons fait ensemble avec le gouvernement. On a fait une économie de plus de 8 milliards de FCFA à l’Etat. Une fois déposer les rapports, nous avons demandé l’application des décisions prises sur les contrôles et recensements, mais ça traine jusqu’aujourd’hui », explique-t-il. Mahamat Nasradine Moussa craint que ce recensement ne soit encore sans objectif.

«D’abord le gouvernement cherche quoi en faisant ce recensement? » s’interroge le porte-parole adjoint de la plateforme syndicale revendicative. Il revendique que les syndicats soient impliqués dans le processus du début jusqu’à la fin pour que l’opération soit un succès. « Si on ne nous implique pas et nos préoccupations ne seront pas prises en compte, nous allons nous retirer simplement », dit-il.

Pour Djim-Nadji Moïse, secrétaire général provincial adjoint du syndicat des enseignants du Tchad (SET), le gouvernement est dans son rôle de contrôler constamment ses agents, de vérifier qui est là et qui ne l’est pas, qui travaille, etc. « Au niveau du système éducatif, nous ne sommes pas contre le recensement. Mais lorsque le processus va être enclenché, vraiment l’année en cours va être sérieusement perturbé », affirme-t-il.

Djim-Nadji Moïse s’interroge sur le processus. « Est-ce que ce système qui va contrôler des diplômes va être sur l’ensemble de l’étendue du territoire ou bien il faut falloir que les agents viennent tous ici à N’Djamena avec leurs diplômes pour vérification et authentification? Vu que l’arrêté a indiqué que l’authentification des diplômes sera gratuite pendant cette période. Le secrétaire général adjoint du SET demande au gouvernement de revoir le processus de recensement afin que les cours ne soient pas perturbés et des calendriers des examens.

Pour rappel par un arrêté signé ce 23 janvier 2023, le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo met en place une commission chargée de procéder au recensement physique et biométrique de tout le personnel civil et contractuel de l’État. Le comité de pilotage est présidé par le ministre de la Fonction publique, secondé des ministres des Finances, de l’Enseignement supérieur, de l’Éducation nationale, de la Sécurité publique, de la Santé, de l’Élevage et du Secrétariat général du gouvernement.