Le Haut conseil des collectivités autonomes et des chefferies traditionnelles (HCACT) a, lors de sa session extraordinaire tenue ce 23 avril 2022, fait le bilan de ses réalisations.

SelonTamita Djidingar, président du Hcat, la chefferie traditionnelle était et demeure le fondement de la nation tchadienne car à un moment de l’histoire du pays, ou les institutions de l’Etat ont disparu et le Tchad était considéré comme un Etat néant, les autorités traditionnelles étaient présentes aux côtés de leurs populations respectives, elles étaient restées le seul repère d’orientation de ces hommes et femmes au niveau des localités. Leur autorité était conservée, contrairement aux institutions de la République qui avaient arrêté de fonctionner (1979-1980).

Il relève que certains chefs traditionnels ont même au risque de leur propre vie, protégé des vies d’autres tchadiens en grand danger. En outre, un atout de taille à inscrire à l’actif de la chefferie traditionnelle, le relèvement de son niveau d’instruction, situation très alléchante non seulement à cette quête d’adaptation de nos pratiques culturelles à leur environnement en perpétuelle mutation mais et surtout, cette capacité inouïe de son orientation vers des actions de développement.


“Les autorités traditionnelles et les élus locaux peuvent constituer un véritable levier de développement à la base dans les différents domaines prioritaires, à savoir : La promotion des idéaux de paix, de développement et de la cohésion sociale; La déscolarisation des filles en zones rurales; La protection de la biodiversité, le respect des droits humains, la protection de l’enfant, l’amélioration des services de Santé“, a évoqué Tamita Djidingar.

Les différentes présentations faites lors de cette session sont véritablement alarmantes quant aux indicateurs de mortalité maternelle, néo-natale et infantiles observés. En résumé, il ressorti:

  • 860 décès maternels pour 100 000 naissances;
  • 33 décès néonatals pour 1000 naissances;
  • 122 décès infanto-juvéniles pour 1000 naissances.

Ces données sont catastrophiques et placent le pays dans le peloton le plus critique au niveau africain et mondial. « Il est inadmissible que nos filles et nos femmes en voulant donner la vie perdent la leur aussi massivement » déplore-t-il. Des engagements ont donc été pris pour ramener ces taux très élevés des décès (maternes, néo-natals et infantiles) à des niveaux jugés acceptables respectivement à10 pour 100 000, 10 pour 1000 et 25 pour 1000.

Ainsi, e HCACT á pris à travers les autorités traditionnelles et les élus locaux les engagements suivants : intensifier la sensibilisation des couples et des familles afin que les femmes utilisent les services de planification familiale, des consultations pré et post natales, les services d’accouchements, les services de vaccination pour la femme enceinte, les nouveaux nés, les enfants et l’allaitement maternel exclusif; entreprendre le recensement continu des femmes enceintes, des enfants de moins d’un an, des femmes porteuses des fistules obstétricales et la réification des naissances, des décès maternel, etc.

Pour le président, toutes ces réflexions et missions sur le terrain n’ont occulté aucun sujet : le mécontentement des populations par rapport au non-respect de la procédure de création des cantons ou à la désignation des chefs, l’ingérence de la tutelle dans la gestion des communes, l’instabilité de l’exécutif communal, l’insuffisance de transfert des compétences et des ressources, etc… N’ont pas été perdu de vue. Et les recommandations sanctionnant ces réflexions et missions, ont été transmises aux plus Hautes Autorités.

Le HCACT s’est-il attelé, toutes fois que ses ressources lui ont permis, à effectuer des descentes sur le terrain :

→ pour mener des campagnes de sensibilisation à la paix, à la cohésion sociale et à la cohabitation pacifique dans 9 provinces Mayo-Kebbi Est, Logone Oriental, Logone occidental, Mandoul, Moyen-Chari, Chari- Baguirmi, Hadjer Lamis, Barh El Gazal, Lac):

→ Contribution à la résolution des conflits notamment le règlement des conflits autour des points d’eau à Moyto dans la province de Hadjer-Lamis en Avril 2019, etc.