Le secrétaire national administratif de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR) Avocksouma Djona Atchenemou n’est pas d’accord avec l’entrée au gouvernement des membres de son parti. Il en donne les raisons. C’est à travers un point de presse ce 4 mai à la Maison des médias.
Avec les nominations d’Abderahim Awat Atteib (ministre de l’Elevage et des Productions animales) et de Rachelle Oualmi Baïrra (secrétaire générale adjointe du gouvernement), l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), un des principaux partis de l’opposition a fait son entrée au gouvernement de transition, sous le Conseil militaire de transition (CMT) qui a pris le pouvoir après le décès du président Idriss Déby Itno. Une prise de position que certains tchadiens ont du mal à comprendre.
Joint hier, Saleh Kebzabo a affirmé qu’« un domaine comme le domaine politique est essentiellement dynamique et mouvant. Il n’y a donc pas de position arrêtée, définitive. Tout dépend de l’évolution des choses ».
Aujourd’hui, c’est l’un des cadres du parti, l’ancien ministre, Professeur Avocksouma Djona Atchenemou qui exprime publiquement un point de vue opposé. « Je désapprouve le choix fait par mon parti l’UNDR d’entrer dans le gouvernement. Je soutiens l’opération Wakit Tamma », a-t-il lancé lors d’un point de presse. Il souligne que les raisons pour lesquelles l’UNDR n’était pas d’accord avec le MPS sont toujours restées valables. D’où son incompréhension de la décision de son parti de faire partie du gouvernement. « Nous sommes pour l’alternance démocratique. Nous sommes contre la perpétuation dynastique du pouvoir. Nous sommes pour un dialogue inclusif », clame-t-il.
Pour Avocksouma, le gouvernement est mis en place sans une feuille de route préalablement tracée. Il pense aussi que le Premier ministre, « entouré par les mêmes caciques qui occupent des postes stratégiques », ne fera qu’appliquer « les mêmes vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves depuis bientôt trente-un an».
Le secrétaire national administratif adjoint de l’UNDR ne comprend pas non plus que ce soit au moment où plusieurs jeunes ont été « froidement assassinés » et que d’autres sont encore sur le lit d’hôpital, que l’UNDR « décide d’accompagner le premier ministre, de reconnaître le CMT et de faire son entrée au gouvernement qui n’est qu’un consensus paralysant ».
Est-ce une démission de l’UNDR ? A cette question que nous lui avons posée, Prof Avocksouma réplique qu’il ne démissionne pas, mais qu’il a un point de vue divergent sur l’entrée au gouvernement de son parti.
« Le parti avisera »
Le président du parti, Saleh Kebzabo que nous avons contacté renseigne que deux réunions prospectives ont été tenues avant la formation du gouvernement pour envisager cette éventualité et prendre une décision. Il dit qu’Avocksouma Djona Atchenemou était présent à l’une de ces rencontres et qu’il avait donné son adhésion. Saleh Kebzabo dit donc regretter que le secrétaire national administratif adjoint fasse une déclaration publique pour exprimer sa divergence de point de vue au lieu de faire un débat au sein du parti. Le leader de l’UNDR conclut donc que « le parti avisera ».