Réunis à partir de mardi dans la capitale, les organisations des producteurs des semences du Tchad travaillent pour mettre sur pied une fédération nationale pour mieux faire face aux maux qui minent le secteur.
Venus des différentes régions du pays, les producteurs semenciers veulent mettre sur pied une structure commune pour mieux coordonner leurs activités afin de booster ce secteur, avec pour objectif de lutter contre l’insécurité alimentaire.
“Le secteur semencier au Tchad est confronté à plusieurs problèmes, parmi lesquels l’insuffisance d’encadrement des semenciers, la non-maîtrise des techniques de production, l’absence d’une structure adéquate pour l’organisation semencière, l’insuffisance et l’accès difficile aux semences améliorées, les difficultés d’accès au marché, les perturbations pluviométriques entraînant la non-maîtrise du calendrier agricole”, déplore Arazoin Alexis, leader semencier.
Ces facteurs, précise-t-il, entraînent l’insécurité alimentaire et la baisse des revenus; ce qui conduit les producteurs semenciers à vouloir se mettre en fédération avec l’appui du projet “opérationnalisation de la filière semencière au Tchad”, projet financé par la Coopération suisse et mis en œuvre par la Coopération allemande (GIZ) et l’Etat tchadien.
Pour le ministre tchadien de la Production, de l’Irrigation et des Equipements agricoles, Assaïd Gamar Sileck, la production des semences de qualité et la synergie d’actions des producteurs sont les seules solutions efficaces pour lutter contre l’insécurité alimentaire au Tchad. “Le taux de couverture des besoins en semences améliorées dans notre pays n’excède guère 3%. Cette réalité est inacceptable”, a-t-il martelé.
“Et aussi longtemps que la majorité des producteurs n’utilisent pas le matériel végétal de qualité, la sécurité alimentaire, la lutte contre la faim et la pauvreté resteront des vœux pieux dans un pays à vocation agricole comme le nôtre”, a-t-il conclu.
Le Tchad dispose d’un grand potentiel agricole: 39 millions d’hectares de terres cultivables, dont 5,6 millions sont irrigables, ainsi que d’importantes réserves en eaux souterraines et en eaux de surface dont le volume annuel varie entre 263 et 455 milliards de m3 par an. Mais en dépit de ces richesses, ses populations, surtout en milieu rural, sont fréquemment confrontées à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition.