FINANCES – Les petits billets de banque deviennent de plus en plus rares à N’Djamena, comme dans de nombreuses contrées du pays. Il est difficile d’acheter des articles et divers quand on dispose de gros billets et d’en recevoir le reliquat. Les pièces et les billets de 500, 1000 et 2000 francs CFA sont rares, sinon en piteux état, tout en lambeau. Tchadinfos.com fait le constat.

Depuis plusieurs mois, la population tchadienne est confrontée à d’énormes problèmes de circulation des petits billets de banque (ou petites coupures). Les billets de 500, 1000, 2000 francs CFA ont quasiment disparu, sur les marchés locaux comme dans différents lieux de commerces. Un véritable casse-tête pour les détenteurs de gros billets de banque. Ceux-ci sont obligés de dépenser plus que ce qu’il n’en faut pour avoir de la monnaie. “Impossible d’acheter des unités téléphoniques pour 1 000 francs et trouver de la monnaie lorsqu’on présente 10 000 ou même 5 000 francs au vendeur’’, jure un passant. Quant au même moment, le vendeur ambulant rétorque, ébahi : “ce n’est pas de ma faute. Je ne fais pas exprès ; car je n’ai également pas de monnaie’’.  

Comme le désignent généralement les financiers dans leur jargon, les petites coupures ou petits billets sont les plus difficiles à trouver. Les pièces de monnaie ne dérogent guère à la règle. Celles qu’on peut trouver sont souvent sévèrement endommagées par l’usure. Les deux flancs, face et pile, complètement effacés. Les commerçants les refusent tout bonnement. “Numéro maffi (en arabe local), pour dire que les pièces ne sont reconnaissables. Cela engage dans la plus part des cas, des échanges houleux et des invectives.’’ ‘’C’est toi qui fabrique l’argent (…)’’, râle, furieux, un client, au pallier d’un magasin qui n’a visiblement pas un autre sou.

Calvaire observé chez des clients des centres commerciaux ou supers marchés. Ali, plusieurs fois, se résigne à prendre des mouchoirs jetables, des friandises et chewing-gum en guise de monnaie. “Les gérants affirment ne pas avoir de jetons’’, confie le bonhomme.

Des centres commerciaux en passant dans les petites boutiques des quartiers, le constat est clair. Les gérants ont de la peine à servir les clients à cause du manque de liquidité. Certains billets qui circulent sont très usés ou l’on peut y voir distinctement de la colle, du scotch et même des mines d’agrafeuse.  

Du pareil au même dans les établissements et agences bancaires. Les caissiers confient que “leurs stocks de petites coupures ont épuisé (…) et qu’ils ne sont pas ravitaillés’’. Cet état de fait soulève une question qui taraude dans l’esprit des tchadiens. Qu’est-ce qui justifie cela ? D’aucuns avanceront que c’est parce que nous nous apprêtons à changer de monnaie.