Au Tchad, les femmes représentent seulement 15% des donneurs de sang, selon le directeur du Centre national de transfusion sanguine, Mbanga Djimadoum. Pourtant, dans les hôpitaux, c’est elles qui en demandent le plus.

« Le don de sang, c’est un geste du cœur qui fait appel aux valeurs humanistes telles que la générosité, l’amour, mais aussi le patriotisme », déclare le directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), Mbanga Djimadoum, qui trouve pourtant alarmant le manque de sang dans son centre.

Les femmes, les enfants et les victimes d’accidents de circulation sont les grands perdants dans cette situation, simplement parce que « les Tchadiens n’aiment pas faire le don de leur sang », s’apitoie-t-il.

Le Centre national de transfusion sanguine qui devrait approvisionner 84 hôpitaux du pays en sang est finalement obligé de desservir que les grands hopitaux. La situation doit interpeller tout le monde, et Dr Mbanga Djimadoum, directeur du CNTS espère que le problème sera à moitié résolu si la population féminine prend conscience et fait régulièrement le don de sang. Car « c’est elles qui demandent plus du sang mais en donnent rarement. Parmi les donneurs de sang, elles représentent seulement 15% ». 

Ce manque d’engouement peut se justifier par l’ignorance ou par manque d’information, si l’on se fie à la déclaration de Dr Souraya Zakharia qui rajoute que « le don de sang permet aussi de réduire le risque du cancer ». Mais il ne faut pas minimiser le facteur religion qui impacte négativement sur ce geste.

« Nos meilleurs donneurs ce sont les élèves. C’est les plus réceptifs », martèle Dr Mbanga Djimadoum qui se souvient encore des campagnes de sensibilisation pour le don de sang qu’initiait le Centre national de transfusion sanguine.

Depuis quelques années, le CNTS ne fait plus ce genre de sensibilisations en milieu scolaire. En cause : « les grèves intempestives dans les écoles, la covid-19 et le manque de moyens », explique le directeur.

Pour amener les uns et les autres à prendre conscience, Dr Mbanga Djimadoum souhaite que les sensibilisations pour le don de sang soient faites au même rythme que les sensibilisations contre la Covid-19 ou la poliomyélite.