ÉDUCATION – Alors que tous les élèves sur l’ensemble du territoire reprennent le chemin de l’école ce 1er octobre, ceux du lycée de Walia, dans la commune du 9e arrondissement de N’Djamena, resteront encore à la maison pour quelques jours. Cause, les locaux du lycée sont toujours occupés par les sinistrés d’inondation.
Transformés en un centre d’accueil de fortune, les locaux du lycée de Walia restent encore occupés par les sinistrés des inondations de ces derniers mois. Pourtant, selon le calendrier scolaire fixé par le ministre de l’éducation, les cours reprennent ce 1er octobre sur toute l’étendue du territoire.
«La rentrée n’est pas effective chez nous parce que les salles de classe sont jusqu’à présent occupées par les sinistrés. C’est maintenant qu’on cherche à les délocaliser. En plus de cela, il y a également les tables-bancs qui ne sont pas prêts. Alors, nous avons du travail à faire encore », confie Tom Sil, directeur du CEG de Walia, logé dans les mêmes locaux. Il estime que les cours devraient reprendre dès la semaine prochaine.
Pour permettre la reprise dans cet établissement, le gouvernement et ses partenaires ont aménagé un site de 100 tentes pour y installer le sinistrés. Seulement, le nombre de personnes sinistrées au sein de cet établissement dépasse la prévision des 100 tentes. Une situation qui a déjà créé une tension entre les concernés et les responsables de la commune du 9e arrondissement. P
« Il y a des gens qui n’ont pas leurs noms sur la liste. Je ne sais pas comment ils ont fait pour omettre certains noms. En plus, le site qu’ils ont aménagé ne peut pas nous contenir alors c’est encore compliqué. On nous demande d’attendre pour voir ce qu’ils peuvent faire avec ceux qui n’ont pas été recensés. C’est très compliqué », se plaint Daïro Théodore, un sinistré rencontré dans les locaux du lycée. « La direction de l’école nous a déjà avertis. On doit quitter les lieux pour laisser les élèves fréquenter. Aujourd’hui la mairie arrive pour nous délocaliser et dit que certains ne sont pas recensés. Ça veut dire quoi ? Si on doit partir, c’est tous les sinistrés qui doivent quitter le lycée pas une partie. Les autorités doivent revoir cela », lance pour sa part, Dering Angoïna.
Pour la commune du 9e arrondissement, il y a des récalcitrants parmi ces sinistrés. D’autres viennent des quartiers pour bénéficier des dons destinés à ces personnes vulnérables. A cet effet, seuls les plus nécessiteux que sont les veuves, handicapés seront délocalisés vers ce site, évoque le Secrétaire général intérimaire de cette commune, Namadji Sosthène. « Le ministère nous a instruits de prendre 100 familles. Et le reste des sinistrés, le gouvernement va mettre à leur disposition des kits alimentaires et non alimentaires pour qu’ils aillent se recaser dans le quartier. Nous envisageons envoyer les plus nécessiteux comme les veuves, des handicapés, des personnes qui ont beaucoup d’enfants», justifie-t-il.
En ce qui concerne l’omission des noms sur la liste de recensement des sinistrés, Namadji Sostène réplique : «nous sommes au Tchad. Et il y a toujours des brebis galeuses. Nous les avons recensés ensemble avec le ministère de la santé. Ce sont des gens qui viennent en plein midi avec leurs affaires et s’installent là pour se faire passer pour des sinistrés. Je voudrais dire ceci à l’intention de ces supposés sinistrés: Nous sommes dans un Tchad où il ne faut pas s’apitoyer sur son sort. Il doivent se chercher mais pas profiter de ce genre d’occasion pour bénéficier de quoi vivre.» Toutefois, il promet de faire libérer les locaux du lycée au plus tard dimanche pour permettre la reprise des cours.