Au Tchad comme dans d’autres pays africains, l’apport de la femme dans le développement économique n‘est pas à négliger. Si certaines sont dans les administrations, d’autres se défendent à travers le commerce et l’emploi vert. C’est le cas de ces jeunes et vieilles femmes qui gagnent de l’argent et vivent grâce à la culture des légumes.

Elles sont des centaines à se servir du bord du fleuve Chari pour la culture des légumes. Agées pour la plupart de plus de 40 ans, ces femmes sont à la fois jardinières et commerçantes. Car, après avoir récolté le fruit de leur travail, elles se chargent elles-mêmes de les vendre aux marchés de la capitale. Elles font généralement la culture des légumes comme le gombo, l’oseille et l’épinard.

Avec ces petits jardins, elles arrivent à joindre les deux bouts et à s’occuper aisément de leurs progénitures. C’est le cas de Frida, veuve depuis 11ans. « Je dois toute ma vie à cette culture que je ne cesse de faire depuis 16 ans. C’est ce qui me permet de vivre et d’inscrire mes enfants à l’école, sinon qu’est-ce je ferai de mes enfants qui n’ont pas un père pour s’occuper d’eux ? », confie-t-elle.

Une vue de jardin au bord du fleuve Chari

Le choix du bord du fleuve est plus que stratégique. Pour Soumada, la quarantaine révolue et jardinière de son état, « c’est grâce à ce fleuve qu’elles parviennent à faire réussir leurs culture ». Mais lors que la saison sèche arrive, ces femmes battantes font face à un grand problème, malgré le courage dont elles font preuve. En saison sèche, lorsque le Chari tarit, elles doivent faire une longue distance pour pouvoir ne se reste qu’à puiser quelques sauts d’eau pour arroser leurs cultures.

« Le problème de l’eau est un problème sérieux pour nous ici. Quand le fleuve commence à tarir, tout devient compliqué pour notre travail. Parfois certaines d’entre nous sont obligées de faire ce travail de façon périodique tout simplement parce que l’accès à l’eau devient un problème à certain moment », dit Soumada tout en désherbant son jardin. « Il y a quelques années une association de la place nous a promis de nous appuyer avec des pompes à motricité humaine mais on ne voit rien jusque-là », lance Faraye Jeannette, jardinière aussi. Pour contourner ce problème saisonnier d’eau et éviter de longues distances, quelques-unes d’entre elles se sont organisées à avoir des motopompes.  Pas besoin de se mettre en groupement ou en association. Chacune se débrouille avec son moyen personnel.