RELIGION – Réuni en session ordinaire du 28 au 30 juin, le Conseil permanent de la Conférence épiscopale du Tchad s’inquiète de la manière dont la transition est en train d’être conduite. Une déclaration dans ce sens a été faite ce samedi 3 juillet par le secrétaire général de la CET (Conférence épiscopale du Tchad), Abbé Xavier Kouldjim.

L’accompagnement du processus de la transition au Tchad par des partenaires, la mise en place du comité ad hoc chargé de designer les membres du futur Conseil national de transition (CNT) et enfin la gestion du pays par le Conseil militaire de transition (CMT) sont des points cruciaux soulevés par le Conseil permanent de la Conférence épiscopale du Tchad, lors de sa déclaration faite par ce samedi, 3 juillet, par le secrétaire général de la CET, abbé Xavier Kouldjim.

Dans sa communication, le SG a mis l’accent sur le dialogue national inclusif de réconciliation qui est censé réunir tous les acteurs de la vie socio-politique du Tchad et mettre en place un CNT chargé de procéder à des réformes institutionnelles nécessaires en vue de l’élaboration d’un projet de constitution plus consensuelle, qui tarde à prendre forme.

L’Eglise catholique attire l’attention des autorités en charge de la transition et leur demande de tirer toutes les leçons des échecs des fora de 2018 et 2020. Elle exprime sa vive préoccupation devant la mise en place du comité chargé de désigner les membres du futur CNT. Ce conseil ne semble pas représentatif de toutes les sensibilités du peuple tchadien et est déjà la cible de nombreuses critiques dans sa forme inédite, relèvent les prélats tchadiens. 

Pour la CET, la mise en place du CNT ne peut se faire qu’après un dialogue national, sincère et inclusif. Aussi, l’Eglise catholique exprime-t-elle son étonnement et indique que la mise en place du comité chargé de sélectionner les candidatures au CNT est inopportune à cette phase et ne fait qu’augmenter les suspicions. L’urgence de l’heure est de laisser les mains libres au ministère chargé du dialogue de la réconciliation et de lui donner tous les moyens pour organiser ce dialogue national, inclusif et de réconciliation en vue de la mise sur pied d’un CNT conséquent et consensuel, indique le document.

La révision partielle de la charte par le CMT les 20 et 21 avril 2021 ne satisfait pas tout le monde, signale le conseil permanent de la conférence épiscopale. Pour elle,  ce texte doit être revu par le CNT en priorité pour qu’elle reflète les aspirations et les intérêts  de tous les Tchadiens qui aspirent à une véritable gouvernance démocratique et civile,  cela afin de respecter le caractère transitoire et ouvrir sur la normalisation de la vie politique.

L’Eglise catholique s’inquiète donc de certaines prises de position de soutien au CMT par certains partis politiques ou associations comme si le “CMT et le gouvernement actuel étaient appelés à durer au-delà des délais déclarés”. La révision de la charte par le CNT sera un gage de la bonne volonté du CMT et une réponse positive à l’espérance du peuple tchadien dans son aspiration à une vie nouvelle, souligne le SG dans son intervention.

“Toujours soucieuse de voir tous les Tchadiens vivre dans la quiétude et le bien-être, respectueux des valeurs républicaines”, l’Eglise catholique exprime sa disponibilité à apporter sa contribution dans les différentes phases de cette transition pour servir la cause de l’unité, de la justice et de la paix.