Créée par les hautes autorités du pays dans l’optique de doter la justice tchadienne d’un personnel qualifié, l’Ecole nationale de Formation judiciaire (ENFJ) se trouve malheureusement confrontée à moult difficultés.

C’est par la loi 32/ PR/MJ/2009   que l’Ecole nationale de Formation judiciaire  a vu le jour. Cette école professionnelle est dédiée à la formation du personnel judiciaire, y compris les acteurs de professions libérales. Depuis quelques temps, l’ENJF rencontre différents problèmes mettant à mal son fonctionnement.

Première difficulté, la baisse drastique de la subvention allouée à son fonctionnement. Avec la crise économique que traverse le Tchad, l’Etat a revu en baisse la subvention. Par ailleurs, il y a la réforme qu’a entreprise l’institution. Les textes de base, les conditions d’admission, etc. font que l’école ne forme plus comme avant.

Le sort des diplômés de cette institution

Le premier souci qui a conduit à la création de cette école est le renforcement de l’appareil judiciaire tchadien en personnel. Ce qui laisse donc entendre que les lauréats de cette école sont destinés à être employés à la fonction publique tchadienne. Fort malheureusement, il est difficile pour l’Etat d’utiliser ces jeunes qu’il a formés pour le servir. Les jeunes formés à l’ENFJ se trouvent dans la rue sans aucune occupation lucrative. Raison ? La crise que connaît le pays depuis quelques années est la cause avancée pour expliquer cette situation. « Certes, les diplômés de toute école de formation sont destinés directement à l’emploi. Mais la crise financière que traverse le pays et le recrutement massif au niveau de l’Ecole nationale de Formation judiciaire ont ralenti le processus de leur intégration », justifie Brahim Alkhalil Hiléou, directeur général de ladite école.

Outre le problème de l’intégration de ses lauréats à la fonction publique, l’ENFJ n’arrive pas à payer les arriérés de bourses d’études des étudiants. Cette situation a amené 90 auxiliaires de justice de la filière arabe à organiser une manifestation empêchant le fonctionnement de l’école. En plus de leur bourse, ces derniers revendiquent également des garanties quant à l’obtention de leurs diplômes.

« Le paiement de la bourse ne dépend pas de nous. Les pièces comptables sont en instance au niveau du trésor public. S’agissant de l’obtention des diplômes, je ne peux donner aucune garantie à ce stade. Il revient au jury d’apprécier souverainement le travail de chaque élève. En d’autres termes, c’est le mérite qui prévaudra » fait savoir Brahim Alkhalil Hiléou, directeur de l’ENFJ.