Dans son message à la nation à la veille de l’anniversaire de l’indépendance du Tchad, le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby a tendu la main aux politico-militaires pour le dialogue national à venir. Mais ceux-ci exigent des garanties. Invité par RFI ce matin, Jean Bernard Padaré, porte-parole du Mouvement patriotique du salut (MPS) et vice-président du comité ad hoc de sélection des candidatures au Conseil national de transition est revenu sur ce sujet.
Longtemps boudé par le gouvernement, la participation des rebelles au dialogue national inclusif est finalement acceptée par le chef de l’Etat, Mahamat Idriss Déby qui précise qu’un comité réfléchira sur les modalités.

Plusieurs groupes armés, notamment le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad au Tchad (FACT) et l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) exigent des garanties, notamment la libération des prisonniers, une loi d’amnistie pour garantir la sécurité des participants au dialogue, voire son organisation en dehors du pays.
Au sujet de ces garanties, Jean Bernard Padaré répond que “Le Tchad est un pays de droit. Quelles garanties veulent-ils?”. Et de poursuivre: “Nous savons que que Mahamat Idriss déby est un homme de parole. S’il les a conviés à un dialogue, ça veut dire que tout sera mis en oeuvre, de façon à ce que leur sécurité soit garantie”.
Padaré botte en touche pour Tom Erdimi et appelle Wakit Tamma à embarquer dans le train
Toujours au sujet du dialogue à venir, interrogé si faire la lumière sur la disparition depuis septembre 2020 en Egypte de Tom Erdimi, frère jumeau du chef rebelle Timan Erdimi, ne pourrait pas dissiper l’ombre, Padaré n’a pas voulu s’étendre. Pour lui, “il serait difficile de demander aux autorités tchadiennes de faire la lumière sur la disparition de quelqu’un qui ne vit pas au Tchad et qui était censé être aux Etats-Unis”.
Quand à Wakit Tamma, composé des forces politiques et sociales, qui continue à bouder le Conseil militaire de transition (CMT) et à protester contre le processus de mise en place du Conseil national de transition (CNT) et d’organisation du dialogue que le mouvement juge exclusif, Jean Bernard Padaré estime qu’il y a “une large majorité de la classe politique qui est d’accord avec ce qui est en train d’être fait”. Il insiste que “personne ne sera laissé au bord de la route”. Il invite donc Wakit Tamma à ne “s’isoler dans son coin et à exciter les jeunes” mais à participer au processus.