Dans son adresse à la Nation le 31 décembre dernier, le président de la République, Idriss Déby Itno a, dès l’entame évoquée la réussite de la Table ronde de Paris pour la mobilisation de ressources afin de financer le Plan National de Développement 2017-2021 comme élément catalyseur de notre décollage économique. Il a cité la rencontre de Paris comme l’une des réussites de l’année 2017 qui va mettre le Tchad sur la route de l’émergence.

Les annonces de contributions qui ont été faites par les partenaires financiers sont allées à plus 20 milliards de dollars américains. Selon le président Déby, Le PND symbolise l’espoir du peuple tchadien car, il participe de cette dynamique commune visant à garantir un développement harmonieux et durable. Il faut noter que, quelques accords de financement sont déjà signés entre les entreprises étrangères et nationales. Un début d’année qui annonce beaucoup de difficultés, mais aussi plein d’espoir à en croire les autorités qui misent sur le PND pour relancer les indicateurs macro-économiques du pays. Pour l’ancien ministre de l’Économie et de la Planification du Développement, Ngueto Tiraïna Yambaye, acteur clé dans le processus à qui reviennent les honneurs de cette réussite, « au moins 300 fiches de projets et programmes de développement, classées en trois groupes ont été présentées à la Table ronde de Paris. Cependant, il reste un travail de fond pour les rendre bancables. En principe, quand une fiche de projet est bien structurée, c’est l’investisseur qui cherche à se positionner et non l’inverse ».

Si le PND est considéré comme la thérapie au cancer qui ronge l’économie tchadienne, est-ce que l’environnement des affaires suit ? Cette question revient dans les esprits pour plusieurs raisons. D’abord, quand on jette un coup d’œil sur la loi de finances 2018, il est à noter plusieurs augmentations de taxes pour les entreprises nationales et internationales. Ceci, dans un contexte où beaucoup d’entreprises ont déjà commencé par compresser leurs personnels pour manque de rentabilité. Le secteur le plus touché est celui de l’hôtellerie. Quand on prend le domaine des télécommunications, les redevances viennent augmenter les charges des consommateurs de sorte à faire asseoir difficilement la concurrence.

Dans un champ d’exercices entrepreneurial où l’État augmente les charges des entreprises, les accords du PND espoir de la relance économique restent problématiques. Le discours du Chef de l’État Idriss Déby Itno est à analyser profondément. Une partie des fonds du PND doit permettre également à l’État de financer les projets d’intérêts publics. Alors que l’État cherche des pistes pour réduire la masse salariale afin de répondre aux exigences des partenaires financiers. La réduction de salaire est ce qui est actuellement sur la table du Gouvernement. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde surtout des partenaires sociaux.

L’impératif maintenant est de créer des conditions sociales et économiques favorables pour permettre aux bailleurs du PND d’avoir l’assurance. Car après tout, un entrepreneur a pour objectif de rentabiliser son investissement.