Le dossier des réfugiés centrafricains résidant au Tchad revient sur la table. Le procès de leurs bourreaux s’ouvrira le 9 février 2021 à la Cour pénale internationale à La Haye (Pays-Bas). L’annonce a été faite lors de la journée d’information des victimes des crimes et répression de guerre, ce jeudi 24 décembre.


Les réfugiés centrafricains vivant au Tchad verront le procès de leurs bourreaux s’ouvrir en février 2021 devant la CPI. Après une longue période d’attente, c’est donc une lueur d’espoir pour eux.
Appuyés par la Coordination des associations de la société civile et de la défense des droits de l’homme (CASCIDHO), ces réfugiés ont emprunté le chemin de la justice. « Vu la barbarie humaine que vous avez connue, nous avons dès les premières heures plaidé votre sort devant la Cour pénale internationale », a informé le coordinateur de la CASCIDHO, Mahamat Dingadimbaye.


En effet, depuis le coup d’Etat de mars 2013, la crise centrafricaine a mis des milliers de personnes sur les routes de l’exil vers le Cameroun et le Tchad. L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a enregistré, depuis le début de la crise en 2013, plus de 113 000 « réfugiés centrafricains et retournés tchadiens vivant en RCA depuis plusieurs générations » qui ont cherché refuge dans la capitale tchadienne ainsi que dans des camps et villages au sud du pays.

Des va-et-vient de la CASCIDHO ont porté ses fruits. Lors de l’audience de la confirmation des charges qui s’est déroulé du 19 au 27 décembre 2019 à La Haye, la Cour pénale internationale a admis le dossier. « Convaincu que ces genres de crimes barbares, ne peuvent demeurer impunis, la Cour internationale a déclaré recevable vos plaintes », a déclaré Dingadimbaye.


Le 9 février 2021, la Cour pénale internationale ouvrira donc le procès. La CASCIDHO travaillera ensemble avec les réfugiés sur quelques points à savoir :
-situer les victimes sur leur statut ;
-recueillir les vues et préoccupations des victimes en préparation du procès ;
-enregistrer les potentiels demandeurs et leur faire remplir le formulaire de demande de participation et/ou réparation.
Pour l’instant les réfugiés sont appelés « à garder leur sang-froid ». « Dans notre quête de justice, soyez toujours armés de patience, du calme et de sérénité. Car vous disposez des avocats internationaux accrédités par la CPI qui sont déterminés et engagés à vous défendre », conclut le coordinateur de la CASCIDHO.