CHRONIQUE – A chaque descente sur le terrain, le constat est macabre. Le chef de l’État constate lui-même la médiocrité et le dysfonctionnement d’une administration gérée par des hommes et des femmes à qui il fait confiance. Le rapport et le compte-rendu qu’il reçoit sont différents de la réalité qu’il commence à vivre ces derniers temps.

Il s’est passé une scène inhabituelle lors de la visite inopinée du chef de l’Etat au pavillon des urgences de l’Hôpital général de référence nationale (HGRN). Il a refusé de porter le cache-nez que lui ont donné les infirmiers. Ce qu’ils n’ont pas compris, c’est que l’homme est venu en activant tous ses organes de sens pour ressentir au fond de lui et au plus petit détail les réalités que vivent les Tchadiens dans un lieu censé donné de la vie. Hélas !

Il aurait pu descendre dans une école primaire publique où il constaterait des élèves dont les enseignants sont toujours absents ou en train de causer sous l’arbre de l’école. Des salles de classe délabrées, toujours sales. Les cours de certaines écoles servent même de poubelle pour les riverains et de logement pour les agresseurs. Mais ils lui diront certainement que le Tchad a le meilleur système éducatif dans la sous-région.

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Il aurait pu faire une descente au marché à mil, de Dembé et autres pour constater la chasse à l’homme entre les agents de la mairie et les pauvres petits commerçants qui se bronzent à la longueur de la journée pour faire vivre leurs familles. La mairie qui fait semblant de curer les caniveaux, de nettoyer les routes. Ils disent au chef de l’État qu’on se rapproche de l’objectif selon lequel N’Djamena sera la vitrine de l’Afrique.

Il aurait pu se rendre dans tous les ministères, les institutions publiques pour constater combien de fois les gens travaillent pour leur propre compte et non pour leur pays. Mais jusqu’à quand le président continuera à faire ces descentes ?

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Ces hypocrisies étouffent la volonté du Chef de l’État à changer les choses.  

La 4ème République doit normalement commencer avec une nouvelle équipe, des nouvelles figures au risque d’être le prolongement des République précédentes.