Dans les centres de santé de N’Djamena, les cas de paludisme sont légion en cette période d’humidité. Manque de prise en charge ou manque de suivi ? Tchadinfos a fait un constat dans quelques centres de santé de la place.  

Inquiétante, elle l’est. Khadidja Mahamat est une mère. Elle porte dans son bras un enfant de 13 mois, son petit Ali. Celui-ci se fait porter dans les bras depuis 13 mois. Il souffre du neuro-palu. Une maladie qu’il a eue depuis ses premiers trois jours de vie. Le petit Ali est atteint du paludisme depuis plus de douze mois. Il n’a malheureusement pas été bien traité ni suivi. Et aujourd’hui, son cas a empiré, nous a confirmé un médecin de la place. Il a le neuro-palu qui lui a causé des anomalies sur son cerveau et son corps. Selon sa mère, il ne peut ni parler, ni s’asseoir comme tout enfant normal de son âge, un an et un mois après sa naissance.

Courageuse qu’elle soit, Khadidja Mahamat laisse entendre qu’elle est passée dans plusieurs hôpitaux pour le traitement de son fils. « C’est maintenant qu’on ma dit clairement ce dont souffre mon enfant. Et je me sens soulagé après tout », dit-elle. En la voyant, elle n’a pas l’air déboussolé ni découragé. « Je crois encore aux miracles de Dieu », se console t-elle. Le petit Ali grandira avec des anomalies sur ses organes. Son médecin nous fait comprendre qu’il a déjà un développement anormal sur son corps, notamment sur son cerveau.

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Comme ce cas, nombreux sont ces parents qui négligent les petits symptômes des maladies chez leurs progénitures. En ce moment où l’humidité s’est installée, le paludisme fait recrudescence. Dans des centres de santé et hôpitaux, la majorité des patients sont testés positifs du paludisme. Selon Dr Millimi Adoum, médecin au centre de santé Al-Kher, il y a différents types de paludisme. Mais le plus enregistré est le palu simple et le palu sévère, avec des traitements différents.

« Pas de palu sans fièvre », le dit souvent Dr Millimi Adoum. Le paludisme présente différents symptômes notamment des fièvres, vomissements, céphalées, douleurs articulaires, anémie, ictère.

Une file d’attente nous accueille dans le centre de santé Polyclinique. Majoritairement, ces patients présument qu’ils souffrent du paludisme. « On connaît les symptômes généraux du palu. Mais on vient quand même pour une confirmation et pour l’ordonnance », dit Hassanié Adoum, une patiente en attente. Des parents d’enfants, des adultes, des adolescents, tous affichent une tristesse au visage. « Le palu nous dérange vraiment. Malgré ça je fais de mon mieux pour le mettre à temps sous une moustiquaire », se plaint Arrabiya, une parente d’un enfant souffrant et en attente.

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Le constat est identique dans le centre de santé de Dembé. « C’est le moment pour nous de souffrir », balance Hamid Abdramane, un jeune élève rencontré dans ce centre. Pour lui, ce n’est pas nouveau de voir tant de cas de paludisme en ce moment. « En cette période, presque tous les centres enregistrent une hausse de cas du paludisme », nous informe une infirmière du centre de santé de Dembé.

Malgré des moyens collosaux investis par le gouvernement et ses partenaires pour le combattre, le paludisme fait encore ravage. La non prise en charge à temps et le manque de diagnostic approprié sont les causes de son ampleur.