Créer en juin dernier, deux mois après l’élection présidentielle, le PACT (Projet pour une Alternance Crédible au Tchad) organisation de la société civile de la diaspora compte peser de tout son poids pour une alternance au Tchad. L’élection du 10 avril 2016 passée, toujours pas d’alternance, alors le 10 juin 2016 le PACT est né, ce mouvement continue d’y croire. La rédaction a interrogé M. Abdelkerim Koundougoumi son coordinateur pour mieux comprendre le mouvement.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le PACT ?

A Koundougoumi : C’est un mouvement de la société civile qui aspire à un renouveau social et politique qui s’inscrit dans une dynamique global et historique. Le succès des actions de la société civile est démontré par l’amplification du rejet du régime par la population. Ces actions méritent d’être construites et organisées aujourd’hui dans un objectif unique : une alternance politique et crédible. Les stratégies des partis politiques traditionnels d’opposition n’ont pas abouti pour l’instant à l’alternance souhaitée par tous. Cette paralysie politique a favorisé des travaux de réflexion de plusieurs acteurs de la société civile qui se sont rassemblés pour créer le PACT (Projet pour une Alternance Crédible au Tchad).

A terme c’est quoi votre objectif ?

A Koundougoumi : Le PACT est une plateforme d’organisation citoyenne. Son objectif est d’empêcher une nouvelle fois que le despote organise un énième passage en force. Pour cela les nouveaux moyens technologiques, les nouvelles formes d’organisation politique, les nouvelles méthodes de sensibilisation, de communication, les nouveaux moyens de diffusion et de partage des idées politiques seront les outils privilégiés du PACT. Le PACT, avec ces outils et leur usage œuvrera dans le renforcement des capacités d’action politique et sociale des acteurs de la société civile, des acteurs politiques et des acteurs de la diaspora. Le PACT a pour ambition d’être un laboratoire social et politique dont le but est de construire un projet de société qui est axé sur le citoyen. La construction du projet de société sera centrée sur les aspirations individuelles de chaque citoyen tchadien.

Pourquoi avoir choisi de lancer votre mouvement cette année, alors la plupart d’entre vous êtes engagés politiquement depuis longtemps ?

A Koundougoumi : A la racine de la paralysie et de l’impuissance temporaire à réaliser l’alternance se trouve l’incapacité collective à harmoniser les moyens de la lutte. Il faut que les acteurs et les organisations qui souhaitent l’alternance communiquent et partagent les solutions qui la permettront. Le PACT se propose d’être un réseau de circulation et de partage des moyens et des outils qui créeront les conditions d’une alternance crédible. Le Tchad traverse une période essentielle dans son histoire politique. Le moment de la convergence des mouvements de la société civile est arrivé. Il est très nécessaire de tirer les leçons des impasses politiques que traversent les partis politiques aujourd’hui. Elles doivent répondre d’abord aux aspirations des citoyens. Pour rendre l’alternance crédible, ces mouvements doivent donner des solutions concrètes aux citoyens.

Pouvez-vous nous éclairer sur l’engagement citoyen ?

A Koundougoumi : Un citoyen engagé est un citoyen dont la conscience politique motive l’action. Il centre son activité et ses intérêts en faveur de cette action civique. Ses actions sont faveur d’une évolution sociale et politique. Il exerce ici une activité citoyenne dans le sens où il se place non pas au dessus des autres citoyens, mais parmi et avec eux parce qu’il est conscient que l’évolution politique et sociale de tous dépend surtout de la participation de chacun.