À l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, les journalistes tchadiens en collaboration avec le ministère de la communication, ont organisé une cérémonie commémorative ce mercredi 3 mai 2023 dans un hôtel de la place.
Après trois ans sans célébration à cause des mesures barrières contre la pandémie du COVID-19 et la disparition tragique du Maréchal du Tchad, les journalistes tchadiens ont célébré ce mercredi 3 mai 2023, la journée mondiale de la liberté de la presse.
Dans son allocution, Abbas Mahamoud Tahir, président de l’Union des Journalistes Tchadiens (UJT) a présenté l’état des lieux de la liberté de la presse selon le bilan annuel de RSF (Reporters Sans Frontières). Selon ce bilan, a indiqué le président de l’UJT, le nombre de journalistes emprisonnés dans le monde a atteint un nouveau record en 2022. Ils sont 533, soit une quarantaine de plus que l’année précédente qui était de 488. Le nombre de journalistes tués qui est de 57 est également en hausse notamment à cause de la guerre en Ukraine, alors qu’il était « historiquement bas » en 2021 à 48 et 2020 à 50.
Également dans son intervention, le président de l’UJT a soulevé la question des « éternels stagiaires qui peuplent les rédactions des médias publics comme privés » mais aussi l’absence de contrat en bonne et due forme ou le non-respect de l’application de SMIG, le clientélisme, l’amateurisme dans la gestion des ressources humaines.
Dans les motions de recommandations, les journalistes recommandent au gouvernement de transition d’appliquer dans un bref délai la mise en œuvre effective et le suivi de recommandations du DNIS relative aux préoccupations des journalistes telles que concilier dans le cahier de charge de la transition au titre de liberté de la presse et de rapport media pouvoir public ; de garantir la sécurité de la protection de journaliste, la viabilité des organes de presse privés qui leur permettra d’accéder aux sources d’informations ; d’appliquer de manière effective les textes qui protègent les journalistes dans l’exercice de leur profession sans discrimination ; de payer sans conditions les passifs de l’ex ONRTV ; d’accélérer la construction du nouveau siège de la maison de médias du Tchad et a la Haute Autorité des Médias Audiovisuels et de valoriser la carte de presse.
De son côté, le ministre de la communication Aziz Mahamat Saleh a indiqué que le Gouvernement est conscient du rôle et de l’importance d’une presse libre véritablement indépendante qui est le socle de toute démocratie et qu’il compte effectivement impliquer les journalistes à tous les niveaux dans le processus du retour à l’ordre constitutionnel tel que consigné dans le cahier de charge.
Le gouvernement, dit-il, s’emploiera à tout mettre en œuvre pour permettre aux journalistes d’accéder à toutes les sources d’information et par ailleurs en appelle au sens de responsabilité sociale élevé des professionnels du métier.