Tchad: le ministre de la Production et de la Transformation agricole évalue les travaux d’aménagement du périmètre agricole de Djermaya

Une délégation du ministère de la Production et de la Transformation agricole dirigée par le ministre Laoukein Kourayo Médard a effectué une visite à N’Djamena Fara, dans la province de Hadjer-lamis le 22 mars. Objectif: constater l’avancement et les blocus du projet d’exécution des travaux d’aménagement du périmètre agricole (10 000 hectares) de Djermaya.


Le ministre d’État, ministre de la Production et de la Transformation agricole, Laoukein Kourayo Médard s’est rendu à N’Djamena Fara, dans la province de Hadjer-Lamis ce 22 mars. La délégation est descendue sur le terrain pour faire la situation générale de l’exécution des travaux d’aménagement du périmètre agricole (10 000 hectares) de Djermaya. Une visite dont l’un des objectifs est de permettre la prise des décisions et favoriser un climat de confiance dans la reprise des travaux.

Le projet d’exécution des travaux d’aménagement du périmètre agricole (10 000 hectares) de Djermaya est à l’arrêt depuis quelques années. Un arrêt dont même les responsables de la province ignorent les mobiles exacts. «(…) nous-mêmes en tant que responsables de la localité nous voudrions savoir ce qui s’était passé. Pourquoi cet arrêt est prorogé? La digue est en train de prendre un coup donc vraiment nous voulons nous-mêmes avoir des informations », a réagi le gouverneur de la province du Hadjer-lamis, Ahmed Alkhoudar Ali Fadel.

Pour l’Association des producteurs de la province du Hadjer-Lamis, c’est le désespoir. « Le projet est bénéfique et rentable, mais pour des raisons de volonté, d’accompagnement, ce projet gigantesque puisse connaître autant de difficultés. Cela heurte nos consciences. 3 000 hectares d’arbres ont été coupés, cela fait dix ans que nous sommes en train de souffrir entre l’entreprise qui ne fait que viser ses intérêts et un État qui est à la limite de ses moyens», a indiqué le représentant de l’Association des producteurs.

Le projet a connu un arrêt pour la première fois en 2016. Il avait été relancé un moment et est encore arrêté en 2018 faute de budgétisation et aussi de paiement, a expliqué le directeur de l’entreprise Sogea Satom/Babalker en charge des travaux, Amadou Gaye. « Nous avons repris mais sur une durée de 11 mois. Présentement, il est bloqué et on est dans la phase de maintenance des structures des installations qui ont été déjà faites », a t-il fait comprendre.

A travers la visite de terrain, le ministre d’Etat, ministre de la Production et de la Transformation agricole, Laoukein Kourayo Médard veut savoir comment faire pour relancer le projet. « Comment faire? Le montant du projet était combien? Quel pourcentage a été réalisé et combien reste à décaisser pour finaliser le projet ? Cela n’a pas été dit. Je crois que c’est ce qui nous reste à voir. Et si nous connaissons exactement le montant qui reste à débloquer, c’est à partir de ce moment que nous allons essayer de faire de plaidoyer un peu partout pour pouvoir débloquer la situation», a-t-il indiqué.

Le projet d’exécution des travaux d’aménagement du périmètre agricole (10 000 hectares) de Djermaya a été mis en place et approuvé en 2012 par le défunt président Idriss Deby Itno. Son objectif principal est de répondre en matière de sécurité alimentaire et chercher à réduire le taux de la pauvreté dans ladite localité. Pour la mise en œuvre dudit projet, le gouvernement tchadien a conclu un marché avec l’entreprise Sogea Satom/Babalker pour un montant de 133 349 478 388 francs CFA.

Le projet était sur 10 000 hectares avec une tranche ferme de 3 000 hectares et 2 tranches optionnelles de 3 000 et 4 000 hectares. Du point de vue technique, il y’a un canal adducteur de 5 kilomètres, 26 canaux de 30 kilomètres, une digue de protection de 8 kilomètres, un drain connecteur de 12 kilomètres et 4 drains de 8 kilomètres, 31 drains secondaires de 41 kilomètres et 170 drains de tertiaires de 69 kilomètres. Au niveau de la tranche ferme, il devait y avoir 25% de riz, 30% de culture fourragères, 17% d’arbre et de culture et 27% d’autres céréales.

10 ans après son lancement, les travaux réalisés d’élèvent à 20 055 260 872 franc CFA. Une partie du décompte s’élève à 6 400 000 francs CFA. Dans un document, le gouvernement reconnaît avoir versé au groupement d’entreprise une somme de 8 834 920 504 francs CFA en terme d’avance de démarrage des travaux. Une somme qui ne prend pas en compte le financement de la campagne de la saison pluvieuse de l’année 2020.